Me Mokhtar Trifi a indiqué à l'agence TAP que son client, Jilani Daboussi, inculpé dans des affaires de corruption financière et d'abus de pouvoir, a regagné, lundi matin, l'hôpital Charles Nicolle, dès lors qu'il était impossible de le soigner dans l'unité de soins de la prison de Mornaguia. Me Trifi a précisé que son client est alité actuellement au service de dialyse de l'hôpital et qu'il pourrait être renvoyé en prison, avant d'y revenir dans les prochains jours pour bénéficier des soins nécessaires. Il a rappelé que Daboussi avait passé sa première nuit, après avoir quitté l'hôpital, jeudi dernier, à l'infirmerie de la prison de Mornaguia, avant de réintégrer la nuit suivante sa cellule, muni d'un appareil de dialyse qu'il devait faire fonctionner tout seul. Me Trifi a poursuivi que son client, qui est médecin de profession, n'était pas en mesure de s'autosoigner, compte tenu «du caractère sensible de cet acte médical», estimant que son renvoi à l'hôpital était «une décision pertinente». Il est à rappeler que Jilani Daboussi a été transféré à la prison de Mornaguia, jeudi dernier, depuis l'hôpital de Charles Nicolle à Tunis, où il bénéficiait d'un traitement depuis 3 mois, suite à une décision médicale signée 8 jours avant son transfert. Me Trifi s'est opposé à cette mesure, soulignant que son client souffre de maladies graves et que son alitement à l'hôpital s'était basé sur une décision médicale signée par 4 médecins spécialistes. Il est à noter que les responsables de la prison ont demandé à l'épouse de Jilani Daboussi de ramener des instruments de stérilisation, ce qui constitue une violation du règlement des prisons conformément à la loi du 15 mai 2001 qui prévoit que les soins dispensés aux détenus doivent être à la charge de l'institution pénitentiaire. Les accusations portées contre Jilani Daboussi et établies sur la base du rapport de la commission d'investigation sur la corruption et la malversation, sous la présidence de feu Abdelfattah Amor, consistent en «l'acquisition par un président d'une collectivité locale de profits illégaux pour son propre compte et violation des dispositions en vigueur pour obtenir cet avantage, conformément à l'article 96 du code pénal, outre les accusations de menace, passible d'une sanction pénale».