La soirée de l'ouverture du festival de la Médina a été assurée par l'orchestre El Azifet, dirigé par la musicienne Amina Srarfi. C'était dimanche dernier. Les habitués de cette manifestation, amoureux de la musique classique tunisienne, se sont rendus au Théâtre municipal de Tunis suivre pendant deux heures les meilleures reprises des compositions et chansons puisées dans le répertoire tunisien (algérien, aussi) dans de nouveaux arrangements. Ce spectacle a coincidé avec le vingtième anniversaire de l'Ensemble El Azifet. Elles étaient au nombre de 22, entre musiciennes et chorales. Stylées, vêtues du «sarouel» Aladin (pantalon bouffant) et de tunique inspirée du modèle orientale et maghrébin vert, blanc sale et rouge, elles ont rendu hommage à la musique algérienne, à travers le «malhoun» (c'est ainsi que nos voisins appellent le malouf) et des chants de Kabylie. La troupe a choisi d'ouvrir le bal avec un morceau intitulé «ya lil ya lil», qui, fort colorié, a enchanté les spectateurs qui commençaient à affluer de plus en plus nombreux. Talentueuses et en parfaite harmonie avec leur chef d'orchestre, elles nous ont, ensuite, proposé une célèbre chanson de l'inégalable Lotfi Bouchnaq, «Hadhi ghnaya lihom» (une chanson pour eux). Exécutée et interprétée avec beaucoup de justesse, elle a été fort appréciée et applaudie par le public. La troupe reprit ensuite avec de célèbres airs algériens, tels que le rythmique «Mal habibi malou» et le fameux «El barih kan fi omri ichrin» (hier encore, j'avais vingt ans). Les chansons tunisiennes ont eu leur place dans le menu de la soirée. Accompagnées des applaudissements du public, l'ensemble nous a proposé, dans une parfaite homogénéité, la magnifique chanson de Hédi Jouini «ya m'âadthbetni bzinik» révélant le talent et le travail d'ensemble de toute la troupe que certains ont fait vite d'«enterrer». Après un autre passage par le répertoire populaire algérien où nous avons apprécié le dialogue complice entre les instruments, notamment entre le son grave du piano et les coups d'archet aigus des instruments à corde, le spectacle s'acheva en beauté avec la voix douce et porteuse de Amina Srarfi qui, sans se départir de son violon, nous a proposé deux autres chansons de Hédi Jouini qui ont marqué l'histoire de la musique en Tunisie, à savoir Samra ya samra et Mahla layali Ichbilia. Une belle prestation chaleureusement saluée par le public