Depuis que la comédienne Leïla Toubel est à la tête de la direction du festival de Boukornine à Hammam- Lif, elle s'active pour redorer le blason de ce festival d'envergure nationale, pour en faire un haut lieu de la culture et des arts alternatifs. Leïla Toubel a fait le choix d'offrir au public de sa ville natale une vision différente des festivals d'été : de la vraie animation avec des manifestations de qualité, afin de renouer avec l'aspect festif d'une banlieue en bord de mer. Entre autres spectacles, celle du 25 juillet (fête de la République) qui aurait dû être un moment mémorable pour le public de cette localité. On voyait les choses en grand... Toubel et ses collaborateurs voulaient ressusciter les souvenirs d'antan. Le temps où chaque 25 juillet, les Hammamlifois se retrouvaient tous sur la corniche, dégustant des beignets sucrés (bambalouni) et regardant le ciel éclairé de mille feux. Le temps où les feux d'artifice étaient une manifestation de joie pour célébrer la fête de la République. Un spectacle de rue était aussi prévu, conçu par Ayoub Jawadi, intitulé «Créateur malgré moi », pour offrir au passant un accompagnement plaisant, affirmant par là même un acte de présence des artistes, désormais cibles d'attaques des obscurantistes depuis quelque temps. Tout ce programme est tombé à l'eau, après avoir, pourtant, reçu un accord de principe autorisant les feux d'artifice sur la plage. Mais les autorités ont fait machine arrière sans donner d'explication. Le public qui se faisait une joie de découvrir sa ville autrement et de pouvoir apprécier un moment de fête, était déçu de cette annulation arbitraire. C'est à se demander en quoi des feux d'artifice (sous le contrôle de professionnels) pouvaient-ils être dangereux pour la population ? Pourquoi, à chaque fois que les programmateurs essayent de trouver une façon originale qui contribuerait à animer la ville et la vie des citoyens, l'administration s'y oppose-t-elle ? Il va sans dire que ce genre de manifestations qui va vers le public et qui tend à animer la ville, attirant les badauds vers le produit culturel, représente une alternative pour une action culturelle citoyenne qui fait du festival d'été non seulement un lieu où défilent artistes et spectacles, mais aussi un espace de rencontres et d'échanges pour que la culture ne soit plus un produit élitiste fermé sur lui-même, mais une action dynamique qui implique toutes les composantes de la vie sociale.