Le cinéma se fait rare dans la programmation estivale et ramadanesque de cette année qui est principalement tournée vers le chant, puis le théâtre. Pourtant, il fut un temps où le 7e art était bien présent, avec le concept des soirées cinémas qui vont jusqu'au shour, adopté par plusieurs espaces culturels. Devenue pour certains une tradition, cette bonne habitude est de moins en moins maintenue, pour différentes raisons. Des initiatives existent encore, et heureusement, à l'image de «La nuit du 1 », organisée par le ciné-club de Tunis de la Fédération tunisienne des ciné-clubs, vendredi 3 août à la maison de la culture maghrébine Ibn-Khaldoun. Dès 22h00, les cinéphiles sont invités à découvrir, ou revoir, des films tunisiens produits dans les années 1970. Cette période coïncide avec l'usage du support 16 mm pour tourner les films, d'où l'intitulé de la manifestation. Dans le même temps, ce fut une décennie importante dans l'histoire du cinéma tunisien, qui a vu naître des films marquants et des premières œuvres de nombreux de nos cinéastes. Certains parmi eux ont continué, d'autres non, mais il est sans doute nécessaire de donner à leurs œuvres de nouvelles chances d'aller vers de nouveaux publics, notamment les jeunes. Le programme de la nuit du 16 est panaché, entre longs et courts métrages. Sous la pluie de l'automne (1969, 95 min) d'Ahmed Khechine sera le premier à être projeté. Il raconte l'histoire d'une famille kairouanaise composée d'une mère et de deux enfants, qui se retrouvent face à un drame inattendu. Quant à Les ambassadeurs (1975, 102 min) de Naceur Ktari, il s'attaque aux problèmes rencontrés par les émigrés nord-africains en France. Ce film a obtenu le Tanit d'Or des Journées cinématographiques de Carthage en 1976, le Prix spécial du jury du Festival international du film de Locarno la même année et a été, en 1978, sélectionné dans la catégorie «Un certain regard» du Festival de Cannes. Le film suivant est non moins important, il s'agit de L'aube (1966) d'Omar Khelifi, souvent classé comme étant le premier long-métrage tunisien. Il raconte le destin de trois jeunes tunisiens venant de classes sociales différentes, suite à leur combat contre la colonisation française. L'action se passe en 1954. Le dernier long-métrage de la soirée a été réalisé en 1976 par Salma Baccar. Il dure une heure. Il s'agit de Fatma 75 qui retrace l'historique du combat féministe tunisien, à travers son personnage principal Fatma. Trois courts-métrages sont également prévus: Zarda, Garbeji et Dar joued. L'entrée est gratuite.