Plus d'une dizaine d'années plus tard, Dhafer Youssef revient sur la scène du festival de Carthage dont il signera le spectacle de clôture, ce soir. Les échos de son étonnante œuvre musicale, et de ses tournées mondiales à succès, l'on précédé. Né à Téboulba et bercé par les chants spirituels de son enfance au mausolée de Sidi Ayech, c'est avant tout un autodidacte. Jeune, il s'installe à Vienne afin de suivre des études de musique. Son bonheur est ailleurs qu'entre les murs des salles de classe. Il est dans les rencontres et les jams sessions, au gré desquelles il cultive un style très personnel, à la croisée des chemins entre le jazz et l'univers soufi. Il faut l'entendre pour le croire. Entre sa voix, son oud et ses mélodies, c'est un voyage aux quatre coins du monde, un songe et une élévation. On verrait bien Dhafer Youssef dans la lignée des maîtres soufis —un passioné qui reçoit et propage sa musique comme une révélation— mais il réfute toute étiquette. Il est vrai que sa musique est inclassable, si ce n'est dans la catégorie Musiques du monde. Pour son concert sur la scène de Carthage, il compte bien rattrapper le temps perdu avec le public tunisien. Au programme, un tour de ses derniers albums dont Divine Shadows et Abu Nawas Rhapsody, des morceaux inédits, des reprises et des arrangements originaux. Il sera accompagné de son quartet, de quinze musiciens à cordes venus de Bratislava et d'invités comme le guitariste norvégien Aarset et les turcs Aytaç Doğan et Hüsnü Şenlendirici. «Ff the invisible Dervishes» semble incarner la rencontre entre l'Orient et l'Occident dans toute sa splendeur. C'est là après tout le projet de Dhafer Youssef, pour qui la soirée de Carthage marquera un passage vers une nouvelle expérience, dans laquelle il pense se poser un moment. Cette expérience, plus universelle que jamais, Dhafer Youssef a choisi de la partager avec le public tunisien. Un rendez-vous à ne pas manquer!