Pendant six semaines, cet été, une quarantaine d'enfants ont fait leur festival, en marge du Festival international de Hammamet. Comme des grands, ils ont assisté à une vingtaine d'ateliers proposés par le Centre culturel de la ville. L'enjeu est majeur, selon Jo Ann Morning, la responsable des ateliers, «pour que les enfants puissent s'exprimer — surtout ceux qui n'ont jamais eu l'occasion de le faire — et pour qu'ils apprennent à être responsables d'eux-mêmes», a-t-elle affirmé dans le mot de bienvenue de la soirée de clôture des ateliers, ou plutôt du «festival de l'enfant», vendredi dernier. C'est le directeur du Centre culturel international de Hammamet, Fethi Haddaoui, qui a eu l'idée d'offrir son espace aux enfants et il songe même à garder les ateliers pour toute l'année. Cela va sans doute donner un nouveau visage et une nouvelle vocation à l'activité du centre dont il est responsable. Pour lui, il faut prendre le temps de digérer l'expérience estivale, l'étudier et l'adapter afin qu'elle soit compatible avec un rythme continu. Il est vrai que le festival de l'enfant, tel qu'on l'a découvert vendredi, ressemblerait plus à une grande fête improvisée qu'à une manifestation culturelle. Une bonne ambiance régnait, témoignant de la grande famille que sont devenus enfants, encadreurs et parents au bout des six semaines, mais l'organisation tendrait à être plus ficelée. Il faudrait une conception solide pour faire vivre ce projet tout au long de l'année, en renforçant le côté création, loin de l'aspect fête de fin d'année d'un jardin d'enfant. En tout cas, Fethi Haddaoui en a fait des heureux avec ce festival, au moins quarante, et leurs parents fiers de ce que leurs enfants ont appris, sans compter le public qui a été mis dans le bain grâce aux chansons de Ridha Diki Diki. Il est monté sur scène en début de soirée. Tous ses classiques interprétés (Diki Diki, Rendez-vous, etc.) ont fait disparaître les différences d'âge dans le théâtre de plein air. Le chanteur a d'ailleurs assuré l'une des soirées du Festival international de Hammamet, cet été. Le festival des enfants est donc le fruit d'ateliers dans différentes disciplines, assurés par des jeunes étudiants ou diplômés d'écoles artistiques tunisiennes, entre l'Institut des beaux-arts, celui des arts dramatiques ou encore celui du cirque, pour les ateliers de théâtre, d'expression libre, de hip-hop, clown et masques, peinture, photo, gravure, céramique, magie et cinéma. Ce dernier atelier était spécialisé en cinéma d'animation, réalisé en partenariat avec l'association Créatec, l'école Netinfo et l'atelier de cinéma d'animation d'Annecy, dont les films ont été projetés pendant la soirée de clôture du festival de l'enfant, ceux réalisés par les participants de l'atelier n'ont pas pu l'être pour des raisons techniques. Il y avait également des ateliers de langues (anglais et français), de musique, de danse (classique et africaine), de natation, de voilier et d'équitation. Tout un programme dont le public a pu découvrir les résultats sur scène pendant la clôture. Des enfants heureux, émus, regagnés par le trac pour certains, ont montré de quoi ils étaient capables, changeant de costumes et parfois de personnages au gré des thèmes des ateliers. Chant et danses se sont succédé, sous l'œil vigilant des formateurs et celui brillant de fierté et d'émotion des parents. Le plus important est que les enfants s'amusent et se sentent épanouis, étaient-ils sans doute en train de se dire. La dernière partie de la soirée a laissé place à un autre programme du centre culturel, «Hammamet fait son cinéma», qui propose, rappelons-le, du 22 au 31 août, des sorties mondiales récentes, en parallèle avec «Les nuits du cinéma de Carthage». Le film du 24 est plutôt bien tombé, il s'agissait du long métrage d'animation hollywoodien Madagascar 3.