Nous avons signalé le non-évènement depuis le 27 août dernier (voir La Presse du lundi 27 août 2012 p.2). Immédiatement après, les réactions n'ont pas tardé. Ainsi les responsables se sont vus dans l'obligation de fournir des explications à travers les médias. On veut parler de la «suppression» des arrêts du métro aux stations Ibn Rachiq et Farhat Hached. La mesure a été appliquée juste après le retour des congés de l'Aïd. L'absence totale d'information n'a pas été sans mettre en colère les usagers et leur causer de nombreux désagréments. On ne comprend plus pourquoi la Transtu est de plus en plus déconnectée et pourquoi les canaux de communication avec ses clients sont coupés. C'est ce que disent les gens, en général. Les réclamations et les suggestions des passagers ne sont pas pris en compte, la qualité des prestations est continuellement en baisse, le laisser-aller des agents (non-respect des horaires et des itinéraires, suppression intempestive de plusieurs départs sur certaines lignes sans prévenir...) sont devenus le lot quotidien des utilisateurs des moyens de transport de cette société. En somme, le client a baissé les bras et désespère de retrouver une société nationale de transport qui réponde à ses besoins. Les éclaircissements qui viennent après coup auraient eu un meilleur impact s'ils étaient venus en temps opportun. Le cas de la question des arrêts d'Ibn Rachiq et Farhat Hached illustre bien notre propos. On nous explique la suppression de la desserte dans ces deux stations par la prolifération des vendeurs ambulants ou à cause des étals anarchiques qui ont envahi ces espaces. De plus, la circulation de certains automobilistes dans le site du métro est une autre raison. Tout cela aurait entraîné des conséquences très négatives sur les fréquences. Toutes ces raisons ne tiennent pas debout. Pour la simple raison que ces phénomènes évoqués ne datent pas d'hier. Ils sont là depuis plusieurs années. Et quand bien même ils constitueraient de vrais handicaps, est-ce une solution que de priver les usagers de deux stations aussi stratégiques ? A ce rythme on pourrait aussi dire que la station Barcelone elle-même est envahie par ces petits vendeurs et qu'ils gênent les voyageurs. Un jour, on pourrait aussi ne plus y marquer d'arrêt. Et dire qu'on veut encourager l'utilisation du transport collectif à la place de la voiture particulière ! Or, obliger un passager à descendre ailleurs que sa destination finale ne va pas dans ce sens. Une autre argumentation, au moins, semble plus logique. C'est le phénomène de la resquille. Les agents de la Transtu font un travail de contrôle régulier dans les principales stations ou à bord des rames et, nous l'avons constaté, il est assez dissuasif. De tels efforts sont à encourager et à améliorer pour permettre à cette grande société de rentrer un tant soit peu dans ses frais. C'est son plein droit. Quant à cette épineuse question des stations Ibn Rachiq et Farhat Hached, elle devrait être résolue dans les plus brefs délais en coordination avec la municipalité de Tunis et des autres autorités compétentes. Les rentrées administratives et scolaires pointent à l'horizon et il n'y a pas de temps à perdre. Un tram est fait pour circuler en ville et faciliter le déplacement des gens. Au transporteur de veiller à cette exigence et d'assurer la pérennité de ce service. Car il ne faut pas l'oublier, il existe un contrat moral entre les différentes parties engagées dans ce processus. Sans oublier les obligations des uns envers les autres. La Transtu est en train de prendre ses distances vis-à-vis de ses clients. C'est l'impression générale qui prévaut. Il est vrai que les conditions de travail sont difficiles et que la conjoncture ne permet pas de disposer de toutes les latitudes nécessaires. Mais la Transtu est un grand nom et elle doit le rester. Autrement, ce serait dommage!