Une fois de plus, le dialogue a trébuché entre le gouvernement et le personnel de Dar Assabah. C'est le moins que l'on puisse dire à propos de la conférence de presse ayant réuni, hier, à Tunis, le ministre des Finances par intérim et le Conseil d'administration d'une part et un groupe de journalistes, de techniciens et de syndicalistes de Dar Assabah, d'autre part. A l'ouverture des travaux de cette rencontre, M. Slim Besbès, ministre des Finances par intérim a indiqué que l'Etat procédera prochainement au lancement d'un appel d'offres, au terme duquel il cèdera sa quote-part à un investisseur privé. Une décision qui vient en réaction, selon lui, à la situation financière délicate de cette entreprise médiatique. La situation financière de l'entreprise a été derechef abordée par le président du Conseil d'administration, Raouf Cheikh Rouhou (détenant 20 % du capital financier) et le président de Karama Holding (ancienne Princesse Holding détenue par Sakhr El Materi qui gère aujourd'hui 80 % du capital financier de la maison pour le compte de l'Etat), Mohamed Ali Chekir. De ce point de vue, ils ont précisé que Dar Assabah traverse une situation qui n'a jamais été autant critique dans son histoire, compte tenu du taux de ses transactions financières relatives au premier semestre de 2012. Dans cette optique, ils ont affirmé que les recrutements anarchiques ont contribué à l'augmentation des charges salariales de 30 %, soit 500 mille dinars par an. Comme ils ont pointé du doigt une ancienne gestion défaillante ayant généré 844.000 dinars de dettes. De ce fait, ils ont laissé entendre qu'une bonne action de sauvetage, suscite avant tout le respect des standards locaux et internationaux ayant trait à la gestion de la presse écrite, y compris une politique d'austérité. S'ensuit «la promotion du contenu des deux journaux sur la base du professionnalisme et des règles de la déontologie professionnelle afin de récupérer une certaine crédibilité auprès des lecteurs», «l'adhésion de toutes les parties, à savoir, journalistes, techniciens et gestionnaires à l'action de sauvetage de l'entreprise et des postes d'emploi», «La sanction par la loi de tous ceux qui ne cessent de nuire à l'image de la maison et sur le plan interne et sur le plan externe» et «la non-ingérence dans le travail des gestionnaires et administratifs désignés par le Conseil d'administration». On a également appris, par la même occasion, qu'un rapport sera élaboré la semaine prochaine par un commissaire aux comptes, conformément aux lois en vigueur, afin de mieux éclairer les actionnaires et le personnel sur la situation financière de l'entreprise.