La présidente de l'Association tunisienne de lutte contre la torture, Me Radhia Nasraoui, a déclaré, hier, que Abderraouf Khammassi, décédé samedi dernier alors qu'il était en détention, avait été «frappé sauvagement». La militante des droits de l'Homme s'est déclarée, toutefois «satisfaite» de l'ouverture d'une enquête judiciaire à ce sujet et de l'arrestation dans ce cadre de quatre agents de l'ordre. Dans une déclaration à l'agence TAP, Me Radia Nasraoui a indiqué que la victime «qui souffrait d'un cancer avait été arrêtée de façon illégale et inhumaine à l'hôpital Charles-Nicolle. Il était au chevet de sa femme, également atteinte d'un cancer». Il a ensuite été conduit au poste de police de Sidi Hassine, a-t-elle ajouté, «où il a été frappé sauvagement, ce qui lui a causé un traumatisme crânien qui a entraîné sa mort après plusieurs jours de coma». Le cas de Abderraouf Khammassi et plusieurs autres cas similaires qui parviennent quotidiennement à son association, confirment, selon Me Nasraoui, «la persistance du recours à la violence par les forces de sécurité et à la torture». Elle a indiqué avoir présenté deux demandes au ministère de l'Intérieur afin de s'entretenir avec le ministre de l'Intérieur au sujet de ces «dépassements», mais ses demandes sont restées lettres mortes. «Cela n'augure rien de bon», a-t-elle dit. Le ministère de l'Intérieur avait annoncé, lundi, avoir décidé l'ouverture d'une enquête administrative à ce sujet et informé le ministère public qui a pris en charge l'affaire et engagé une enquête judiciaire depuis le 30 août dernier. Le juge d'instruction a ordonné de placer en garde à vue les quatre agents de l'ordre qui avaient été chargés de l'interrogatoire du défunt.