TUNIS, 23 fév 2011 (TAP) - Le siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) à Tunis, a accueilli, mercredi, une conférence de presse, organisée par l'Association de Lutte contre la Torture en Tunisie (ALTT), en vue de présenter ses objectifs, ses prérogatives et ses activités, en présence de représentants de l'Organisation mondiale contre la torture et d'un certain nombre de militants, dans le domaine des droits de l'Homme. Cette association a pour mission, comme l'indique son communiqué fondateur, d'identifier les cas de torture, d'assurer leur suivi et de mener des enquêtes à leur sujet, tout en oeuvrant à publier les conclusions de ces enquêtes. Elle s'emploie, également, à aider les victimes de la torture à intenter une action en justice aux niveaux national et international, et à bénéficier d'une assistance physique et psychique. Elle oeuvre, d'autre part, à "mobiliser l'opinion publique contre l'impunité et à décider de la possibilité de poursuivre tout responsable impliqué directement ou indirectement dans des actes de torture, quel qu'en soit le poste", outre l'adoption de législations locales propres à protéger, de manière effective, les personnes en état d'arrestation, contre la torture. Mme Radhia Nasraoui, présidente de l'Association, a rappelé pour sa part, les pratiques répressives de l'ancien régime qui avaient causé la mort d'un grand nombre de détenus et de prisonniers, ou étaient à l'origine de handicaps physiques ou mentaux, indiquant que les interventions de l'ALTT touchent les prisonniers politiques et d'opinion, ainsi que les inculpés pour crimes de droit commun, sans aucune distinction. Elle a ajouté que les membres de l'Association, qui opère depuis 2003, sans autorisation légale, ont été victimes de répression et d'agressions, soulignant qu'il est du droit aujourd'hui de l'ALTT de bénéficier d'une subvention de l'Etat, à la lumière des importants changements connus par le pays. Elle a, sur un autre plan, évoqué les nombreux rapports qu'elle avait élaborés sur la torture sous le régime de Ben Ali, rapports qui n'ont été publiés que sur le réseau Internet. Mme Nasraoui a, également, insisté sur la nécessité de punir tous les responsables dont la culpabilité a été prouvée et à lutter contre de telles pratiques inhumaines. En réponse aux interrogations de plusieurs journalistes et militants des droits de l'Homme, Mme Radhia Nasraoui a affirmé la détermination de l'Association à poursuivre ses activités quelle que soit la composition du prochain gouvernement, ainsi que son attachement à respecter les principes d'un procès équitable et l'intégrité physique des détenus. Pour leur part, certains membres de l'ALTT ont appelé les ministres de la Justice et de l'Intérieur, à donner des instructions claires à l'ensemble des postes de police, de la garde nationale et des unités pénitentiaires, pour qu'ils ne recourent plus à la torture ou aux mauvais traitements des détenus, soulignant le rôle de l'information et des militants associatifs dans la lutte contre la torture et dans la diffusion des valeurs de citoyenneté et de respect de l'être humain, de son intégrité physique et des droits de l'Homme en général. Il est à préciser que cette conférence de presse a été marquée par la présence de plusieurs victimes de la torture qui ont subi l'injustice sous le règne du dictateur déchu, à cause de leur appartenance politique ou idéologique.