L'Institut national des statistiques (INS) a organisé, hier à son siège à Tunis, une conférence de presse au cours de laquelle son directeur général, M. Jaleleddine Ben Rejeb, a présenté, chiffres et graphiques à l'appui, les derniers indicateurs socioéconomiques recueillis au titre du deuxième trimestre de 2012. Les enquêtes ont porté sur l'emploi et la conjoncture économique ayant eu une incidence sur l'indice des prix à la consommation, ainsi que les résultats obtenus en matière des comptes trimestriels. En fait, selon les données fournies, le taux de chômage a régressé d'un demi- point par rapport aux trois premiers mois de l'année en cours, ce qui correspond à un taux de 17, 6 %. En termes de genre, ce pourcentage intéresse beaucoup plus les filles (25, 6%) que les garçons, avec 14, 6%. La carte du chômage établie à une large échelle révèle un remarquable déséquilibre régional. A Monastir, le taux de chômage n'a pas dépassé le seuil de 5,7%, alors qu'il a atteint son pic à Tataouine, frôlant la barre de 52%. Viennent, ensuite, Tozeur et Sidi Bouzid, avec un point d'écart tout juste, affichant respectivement 28% et 29%. Un bilan alarmant qui s'explique, bien entendu, par une conjoncture post-révolutionnaire délicate, mais aussi à cause d'une ancienne politique de développement discriminatoire. Et pour les diplômés du supérieur, le taux de chômage est passé de 33,1% en novembre 2011 à 26,9% en mai dernier, soit une baisse notable de 6,7% au cours du deuxième trimestre 2012 par rapport à la même période de l'année écoulée. Période au cours de laquelle le nombre d'employés a atteint quelque 3232 bénéficiaires dont la moitié a été affectée dans le secteur des services, suivi des industries manufacturières (18,5%) et l'agriculture (17%). Se référant à l'année 2005, l'INS a indiqué que l'indice des prix à la consommation familiale a connu un taux d'inflation situé à 5,6% par rapport au mois du juillet dernier. Cela est dû à une forte consommation alimentaire dont le taux s'élève à 6,8%, suivi de l'énergie et d'autres produits dont le pourcentage a enregistré, respectivement, 6% et 7% d'augmentation. Ce qui se répercute sur l'indice des prix dont le taux a réalisé une nette augmentation de 0,5% au cours du mois d'août dernier en comparaison de juillet 2012. Selon l'INS, cette hausse remarquable trouve son origine dans la forte consommation de tabac (7,7%) et l'affluence massive sur les autres denrées alimentaires, notamment pendant le mois du Ramadan. Au sujet du commerce extérieur, le volume des échanges avec les pays étrangers a atteint, au cours des huit premiers mois de cette année, un certain déficit au niveau de la balance commerciale, et ce, malgré l'évolution des exportations avec un taux de 3,2% et 14% au niveau des importations. L'huile d'olive, les poissons, les dattes et les agrumes sont les produits qui ont contribué à l'évolution des exportations tunisiennes avec ses principaux partenaires européens, à savoir, la France, l'Italie et l'Espagne. Le produit intérieur brut (PIB) a, lui aussi, enregistré une constante progression de 2,1% au cours du deuxième trimestre au titre de 2012 et de 3,3% pendant le premier semestre de la même année. Cette nette amélioration est à l'origine de l'évolution de la valeur ajoutée réalisée par des secteurs non industriels tels que les services (5%), l'hôtellerie (13,4%), le transport (9,5%) et dans une moindre mesure par l'agriculture (3,9%). A la lumière de ces résultats, il importe de dire que l'économie nationale a réalisé, au cours du premier semestre 2012, une évolution positive par rapport à la même période de 2011.