Une douzaine d'écoles primaires avec moins de 20 élèves ! La rentrée scolaire s'annonce, cette année au Kef, sous le signe du recul démographique et la baisse du nombre d'élèves, en particulier au niveau des écoles primaires où une trentaine d'écoles essentiellement rurales devront fonctionner avec moins de trente élèves, dont 12 avec moins de 20 élèves et trois autres avec moins de dix. Cette baisse intervient, selon le commissaire régionale à l'éducation, suite à l'accroissement de l'exode rural qui se traduit, chaque année, par une baisse de 2.000 habitants dans la région. Cela a abouti à un taux d'accroissement négatif et donc à une dimunitation des élèves dans les campagnes, d'autant plus que l'on constate dans les foyers ruraux une nette préférence pour l'exode vers les villes et l'abandon d'un mode de vie et d'activités économiques liées à l'agriculture, devenues plus pénibles et moins rentables. Dans la foulée, la densité moyenne par classe est passée, dans le primaire, à près de 15% alors que l'on a enregistré entre 2009 et 2011 un recul de 1.007 élèves au niveau des effectifs régionaux qui se chiffrent désormais à 22.750 élèves alors que 140 élèves ont abandonné les bancs de l'école l'année écoulée. Il faut dire aussi que trois écoles ont fonctionné lors de l'année scolaire 2011-2012 avec moins de dix élèves, notamment les écoles de Hammam Mellègue (8 élèves), Sarrat (8 élèves) et Ouled Bouraoui à Dahmani (5 élèves). En ce qui concerne le secondaire, le topo est aussi alarmant avec un recul des admis au baccalauréat (46,81%) contre (63,75%) en 2011. A cela s'ajoute un taux d'abandon de 6,97%, soit 1.703 départs au cours de l'année écoulée. Pourtant, sur les 15 bacheliers affectés à des instituts spécialisés au Allemagne, cinq sont originaires du Kef. Autre bémol, l'état déplorable de nombreux édifices scolaires devenus délabrés et dans un état piteux, et même l'escarcelle de 1,2 million de dinars que le ministère de l'Education a alloué à cet usage risque d'être insuffisante pour remédier à cette situation. Idem pour le nouveau lycée pilote projeté au Kef. Le ministère n'ayant pas encore réussi à acquérir un terrain sur lequel sera implanté cet établissement en dépit de l'affectation du budget nécessaire à cet effet. Au-delà de la complexité qui accompagne généralement la rentrée scolaire, il semble cependant que l'année scolaire devrait démarrer pratiquement sans encombre, même si quelques lacunes ne manqueront pas d'assombrir l'optimisme des responsables.