La conférence nationale préparatoire sur la reprise de l'enseignement zeitounien en Tunisie a démarré, hier, à Tunis. L'objectif de cette rencontre est de concevoir une approche globale de l'avenir de l'enseignement zeitounien en Tunisie, annulé depuis 1964. Cette approche sera soumise à la conférence nationale sur l'enseignement zeitounien prévue avant la fin de l'année en cours. La rencontre comportera des ateliers de travail auxquels prendront part des imams-prédicateurs et experts en sciences religieuses. Ces derniers se pencheront sur l'examen des mécanismes juridiques et administratifs, les programmes d'enseignement, le corps enseignant ainsi que la relation entre l'enseignement zeitounien et l'enseignement public et privé. Les expériences du Maroc, de l'Algérie, de la Mauritanie, de l'Egypte et du Soudan en matière d'enseignement scolaire conforme aux préceptes de la chariâa seront présentées lors de cette conférence. A cette occasion, M. Moncef Ben Salem, ministre de l'Enseignement supérieur, a déclaré que la mosquée de la Zitouna appartient à tous les musulmans et non pas seulement aux Tunisiens. «Le rêve que nous avons chéri depuis longtemps se réalise enfin», a-t-il ajouté. Le ministre a mis l'accent sur la nécessité d'accorder à cette question tout l'intérêt qu'elle mérite pour que la reprise de l'enseignement zeitounien s'effectue sur des bases solides et rationnelles. «Nous voulons faire de la mosquée Zitouna un pôle qui contribue à la propagation de l'Islam à travers le monde», a encore relevé M. Ben Salem. Pour sa part, M. Noureddine Khadimi, ministre des Affaires religieuses, a souligné que l'enseignement zeitounien est de nature à préserver l'Islam et à renforcer l'identité nationale et arabo-musulmane des Tunisiens. Il a souligné la nécessité d'associer toutes les parties concernées dont les anciens de la Zitouna, l'Université de la Zitouna, les ministères concernés, les experts et les intellectuels à la réflexion sur les moyens d'assurer une bonne reprise de l'enseignement zeitounien en Tunisie. Pour sa part, le ministre de l'Education, Abdellatif Abid, a souligné que l'enseignement en Tunisie est un enseignement de qualité qui a contribué à la formation de nombreuses compétences dans tous les secteurs. Le ministre a indiqué que l'enseignement en Tunisie est actuellement régi par la loi n°80 de l'année 2002 qui stipule qu'aucun établissement éducatif privé ne peut ouvrir ses portes en Tunisie sans une autorisation préalable du ministère de l'Education afin de s'assurer de la conformité des programmes enseignés avec les programmes officiels. «Le secteur de l'éducation doit rester en dehors des tiraillements politiques ou religieux», a soutenu M. Abid. Le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki a, de son côté, mis l'accent sur l'importance du retour à l'enseignement zeitounien qui va contribuer à renforcer l'Islam dans le monde arabo-musulman et à promouvoir son image en Occident. Il a, à cet égard, fait savoir que près de 19 mille Français se convertissent chaque année à l'Islam.