Le sept national a sans doute perdu un de ses meilleurs espoirs. Il est temps aujourd'hui d'arrêter le fléau Mosbah Sanaï a fait son choix. Encore sous contrat avec l'Etoile Sportive du Sahel jusqu'en 2014, l'arrière gauche de la sélection nationale a décidé de changer d'air. Contre toute attente, celui à qui on promettait une belle carrière en équipe de Tunisie semble avoir fait le mauvais choix. Le successeur de Wissem Hmam a signé un contrat de cinq ans avec Al Jaïech du Qatar. A 23 ans, Mosbah Sanaï a sans doute mis sa carrière internationale entre parenthèses en choisissant d'aller taper dans une balle dans un championnat nettement plus faible que le nôtre. Aujourd'hui, nous n'imaginons par le sélectionneur faire appel aux services de Mosbah Sanaï. Nous l'affirmons en connaissance de cause. Alain Portes était dans tous ses états quand le Clubiste Amine Bannour fut prêté par le CA à Al Ahly Jeddah pour une période de six mois. C'était à quelques mois des Jeux olympiques de Londres. Cela pour dire que nos joueurs n'apprennent rien au Golfe et que leur niveau baisse. Il n'y a qu'à voir les exemples de Slim Hédoui et Sobhi Saïed, deux autres joueurs de l'Etoile qui ont également choisi de s'expatrier au Golfe. Le second ne fait pratiquement plus partie des plans d'Alain Portes. Révoltant Le plus étonnant dans le transfert de Mosbah Sanaï est que le joueur a été facilement recruté par le club de Qatar. Dans son entourage, plus particulièrement à l'Etoile, personne n'a essayé de le faire raisonner et lui faire changer d'avis. Le plus révoltant aussi est que les dirigeants du joueur, à commencer par le président de l'ESS, Ridha Charfeddine, ont encouragé l'un de leurs meilleurs joueurs à partir. L'appât des pétrodollars a encore fait une victime. En déclarant avoir donné son autorisation au recrutement de Mosbah Sanaï par le club d'Al Jaïech, le président de l'Etoile a commis une grossière erreur. Il n'a aucunement songé à l'avenir sportif de son joueur. Pour lui, le plus important était de remplir les caisses du club. Ridha Charfeddine n'a jamais pensé à l'avenir de l'équipe de Tunisie. Le président de l'ESS ne comprend sans doute pas grand-chose au handball et c'est dommage. Il ne se rend pas compte qu'il a peut-être fait perdre au sept national un joueur important à la veille d'une importante échéance, le championnat du monde des nations en janvier 2013 en Espagne. Les choses doivent changer C'était aussi l'occasion de rebondir pour Mosbah Sanaï, lui qui avait raté les derniers Jeux olympiques de Londres suite à une blessure au coude. Aujourd'hui, nos reproches s'adressent aux clubs. Sans exception. Ce sont eux les premiers responsables de la fuite de leurs meilleurs éléments vers Qatar. Les exemples foisonnent et d'autres vont suivre. On parle du prochain départ de Wissem Zariat, l'ex-portier de Beni Khiar, de l'Etoile et de l'ASHammamet pour le même club d'Al Jaïech, si ce n'est déjà fait. Les Qataris n'ont pas fini d'attirer les joueurs tunisiens dans leurs filets. Il est donc temps aujourd'hui d'arrêter l'hémorragie. La seule solution est que nos clubs doivent offrir des contrats conséquents à leurs internationaux pour leur ôter l'envie de s'expatrier. La tutelle devrait aussi mettre sa main à la pâte en exigeant un plafond minimum pour les budgets des sections de handball. Donner de meilleurs salaires aux handballeurs serait la solution idéale, en ôtant un peu aux footballeurs. Il faut y penser.