L'Union tunisienne des jeunes travailleurs (Utjt) est un nouveau-né qui vient s'ajouter à la famille syndicale, dans un contexte pluraliste caractérisé par une conjoncture socioéconomique à défis multiples. Il a vu le jour en avril dernier, au moment où le fléau du chômage sévit dans le territoire national, touchant quelque 800 mille jeunes postulants, toutes catégories de demandeurs confondues. Lors d'une conférence de presse tenue, hier matin, à Tunis, célébrant le lancement de la nouvelle organisation ouvrière, la quatrième sur la scène syndicale, son secrétaire général, M. Chedly Hammas, accompagné des membres du bureau exécutif de l'Utjt, a annoncé la couleur, en faisant la lumière sur les grandes lignes et les orientations générales de ladite union. A l'ordre du jour, trois points fondamentaux se rapportant à la présentation l'Utjt : l'immigration clandestine et l'organisation prévue d'un concert à l'Hôtel de Ville de Tunis. Avec à peine six mois d'existence, l'Utjt est parvenue à mobiliser, comme l'a déclaré son dirigeant, de milliers de jeunes adhérents, formant, ainsi, son premier noyau dur. En cette phase de démarrage, l'union vient de parachever l'installation de ses structures de base et ses bureaux régionaux à Ben Arous, à l'Ariana et à Tunis. Sans pour autant oublier la création des syndicats de base relevant de Tunisair, de la Transtu et d'autres sociétés de transport de marchandises. Et les préparatifs vont bon train pour mettre en place une nouvelle représentation à Kébili, où l'on compte enregistrer un flux massif des jeunes désirant, volontiers, y adhérer. «Leur nombre pourrait, ainsi, atteindre des milliers...», prévoit-il. Et de poursuivre que cette union, qui s'inscrit dans le prolongement de la pluralité syndicale, aux côtés de l'Ugtt, de la Cgtt et de l'UTT, vient faire la différence, étant donné qu'elle s'oriente exclusivement vers la catégorie jeune pour être constamment à son écoute. Soit 80 % de ses affiliés sont des jeunes, selon ses dires. «Notre premier congrès verra une participation à moitié des jeunes adhérents, tandis que le second leur sera entièrement réservé», a-t-il, encore, affirmé, insistant sur le principe de l'alternance aux postes de direction. L'objectif primordial est de défendre les droits des ouvriers, mais aussi d'offrir aux sans-emploi les atouts d'un travail digne et décent. «Nous nous engageons à faire de notre mieux pour garantir à cette catégorie les potentialités d'intégration professionnelle », a-t-il conclu, interpellant le gouvernement en vue d'optimiser le pluralisme syndical et donner à l'Utjt la chance d'agir sur le terrain et de contribuer, en partie, aux rounds de négociations sociales. Volet immigration clandestine, l'Utjt s'est assigné une approche de traitement du phénomène toute particulière. Elle opte pour une démarche de communication et de contact avec les missions diplomatiques et les services consulaires accrédités dans les pays d'accueil. « Il s'agit là d'un phénomène social auquel nous accordons un intérêt majeur lors de nos programmes d'activité futurs... », promet M. Chokri Ben Hassine, secrétaire général adjoint chargé de l'information. Et d'insister sur la nécessité de conjuguer tous les efforts, en collaboration avec la partie européenne, pour jeter des bases de dialogue et de coopération en la matière, à même de réfléchir sur les voies de la migration légale et organisée. Et de relever autant de solutions que l'on pourrait apporter à plus d'un niveau de coopération, dans le but de mettre un terme à une hémorragie de pertes humaines, au fil des jours et des mois, en Méditerranée. Au terme des travaux, l'attaché de presse au bureau exécutif de l'Utjt, M. Taoufik El Aouni, a annoncé l'organisation, en décembre prochain, à l'Hôtel de Ville de Tunis, d'un concert animé par les chanteurs tunisiens Soufia Sadok et Slim Ettounsi. Un spectacle dont les recettes sont destinées aux jeunes chômeurs.