A cinq jours d'un match retour décisif devant la Sierra Leone, le sélectionneur national met en garde contre toute forme de relâchement ou de baisse de tension de la part de ses hommes. Et se réjouit de la fulgurante réussite de l'attaquant d'Evian. Contrairement aux apparences, cette seconde manche peut se révéler un traquenard. En effet, le nul (2-2) ramené le 8 septembre de Freetown reste dans l'esprit de tout le monde, sauf pour les profanes, une arme à double tranchant. «Ils n'ont plus rien à perdre !» «Ce n'est pas un match facile, prévient le coach national Sami Trabelsi. Si nous prenons le mauvais parti de l'aborder en toute décontraction, dans un état de relâchement nocif, excessivement confiants dans nos têtes, bonjour les dégâts ! Notre adversaire a tout à gagner, rien à perdre, comme on dit. Forcément, nous jouons sans filet. Mes joueurs ne doivent pas avoir la mémoire courte. Contre l'amnésie, ils ont tout intérêt à se rappeler les accidents qui leur étaient arrivés. A avoir ces épreuves constamment présentes à l'esprit. Tant que nous nous montrons fragiles, nous demeurons naturellement exposés à ce genre d'accident. A contrario, tant que sérieux et concentration nous servent de bouclier, rien de vraiment grave ne peut nous arriver. En tout cas, l'égalisation à la dernière minute au match aller à Freetown témoigne d'une grande force de caractère. Mes joueurs ont su se révolter contre une défaite qui leur pendait au nez», souligne le patron des Aigles de Carthage. «On touche du bois !» Rien que de bonnes nouvelles en provenance d'Europe et du Golfe. Beaucoup d'internationaux expatriés ont tiré leur épingle du jeu durant le dernier week-end : un doublé pour Anis Ben Hatira, un but d'Issam Jemaâ et de Chadi Hammami et, surtout, le hat-trick pour Sabeur Khelifa, chaque but étant plus beau que l'autre : «On touche du bois! s'exclame l'entraîneur national. «Rabbi Yebbaki Essotr (que Dieu nous préserve !). Bien entendu, cette réussite nous réjouit énormément. Jemaâ et Hammami sont en pleine réussite, comme en témoignent les nombreux buts qu'ils réussissent aussi en championnat du Koweït qu'en Coupe de la confédération asiatique. Quant à Khelifa, il confirme son talent malgré la polémique provoquée par ses retards à rejoindre son club chaque fois qu'il revient de ses engagements internationaux. Il a su apporter la meilleure réponse qui soit, sur le terrain, à coup de buts et d'exploits», se félicite Trabelsi. «J'ai senti Ben Yedder un peu perturbé» Au rayon des expatriés se pose aujourd'hui la déception provoquée par la convocation par le sélectionneur de France espoirs de Wissem Ben Yedder, le deuxième meilleur buteur de la L1 française, alors que l'attaquant de Toulouse avait demandé, il y a dix jours, à Sami Trabelsi des délais pour arracher une place de titulaire à part entière. «Non, rien n'a changé, tempère le timonier des Aigles de Carthage. En fait, je l'ai rencontré à Toulouse alors que j'étais déjà au courant de sa convocation par Eric Mombaerts. Mais le joueur est jeune, je l'ai senti un peu perturbé. Il a peur pour sa place de titulaire au FTC. Contrairement à ce que l'on raconte, ses parents n'y sont pour rien dans ses choix sportifs. Tout compte fait, si Ben Yedder vient, il sera le bienvenu», tranche Trabelsi. «Je ne suis pas superstitieux !» La sélection revient régulièrement à Monastir où elle a fini par trouver un sanctuaire. «Oui, nous y trouvons nos repères. Aussi bien pour l'ambiance créée par le public local que par la qualité des installations, l'on s'y sent très bien. L'environnement compte pour beaucoup. Mais, rassurez-vous, si nous posons de plus en plus couramment nos valises ici à Monastir, ce n'est guère par superstition. Je ne crois pas d'ailleurs trop à ce genre de considérations», assure Sami Trabelsi. «Le test égyptien, toujours d'actualité» Hier à midi, à quelques heures de la première séance d'entraînement, la sélection attendait toujours l'arrivée de Jamel Saïhi, Abdelkader Oueslati, Anis Boussaïdi et Wissem Yahia. Sans oublier les joueurs de l'Espérance de Tunis, à peine rentrés du Congo Démocratique. A propos du match du 16 octobre contre l'Egypte à Abu Dhabi, le coach national indique que cette sortie est toujours à l'ordre du jour. «Il n'y a rien qui suggère le contraire. Du moins à ma connaissance», conclut-il.