Personnage incontournable du football suisse, Constantin, le bouillonnant président et promoteur suisse, est surtout quelqu'un de pondéré qui peut analyser une situation et prendre les décisions qui correspondent à cette situation. Il nous parle de Darragi et de Yannick N'djeng, la future recrue du club valaisan Christian Constantin, l'emblématique président du FC Sion, est un inconditionnel de notre pays qu'il ne manque pas de visiter régulièrement (il sera d'ailleurs présent dans les tribunes de Radès pour la finale EST-Ahly). La saison dernière, il a, contre tout attente, réussi à engager l'international Tunisien, Oussama Darragi (ou plutôt à l'épingler à son tableau de chasse). Darragi avait signé un pré-contrat avec Sion. Un bail qui a fait jaser dans les chaumières «sang et or» sachant que l'Espérance a tout simplement été prise de court. Ceci étant, cet épisode n'a en rien entaché les solides relations entre Sion et l'Espérance. Contacté par La Presse de Tunisie, Constantin a abordé avec nous quelques dossiers sensibles (Darragi et N'djeng) mais a surtout mis en avant les relations étroites qu'il entretient avec l'Espérance Sportive de Tunisie: «Personnellement, je crois beaucoup pour ne pas dire énormément en Darragi. Ce n'est pas un coup de coeur mais un recrutement bien étudié et ciblé selon un poste précis à pourvoir. Maintenant, aussi doué soit-il, Oussama doit travailler encore plus car le haut niveau européen demande des efforts supplémentaires à l'entraînement, tous les jours. Jouer avec Gattuso, c'est bien. Mais évoluer aux cotés de joueurs chevronnés qui ont inscrits en lettre d'or leurs noms au palmarès européen et même mondial, c'est beaucoup mieux. C'est tout le mal que je souhaite à Darragi, un joueur qui fera beaucoup parler de lui dans un proche avenir». «Le contrat de Yannick N'djeng est déjà à la Fifa» «Le 30 juin 2012 l'international camerounais, Yannick N'djeng, devait nous rejoindre en contrepartie d'un million d'euros. Yannick a dans la foulée signé un engagement de cinq ans en faveur du FC Sion. Etant donné les relations privilégiés entre l'Espérance et Sion, nous nous sommes engagés auprès des responsables «sang et or», (Riadh Bennour dans ce cas d'espèce) à laisser Yannick à disposition de l'EST le temps de boucler la ligue des champions et, éventuellement, dans la foulée, la coupe du monde des clubs. Ceci étant, la convention de transfert relative au passage de Yannick chez nous est on ne peut plus claire et le dossier a même été transféré à l'instance suprême, la Fifa. C'est dire que nous ne comprenons pas certains signes actuels provenant de l'entourage du joueur et même du champion d'Afrique en titre. Il n'est pas ici question de rallonge à apporter, de contrat à renégocier ou même de transaction à réévaluer. Juste quelques hésitations de la partie tunisienne que nous comprenons mais que nous ne tolérerons plus dès la fin du «dead-line» et du compromis trouvé entre Sion et l'Espérance de Tunis». Un mélange de Bernard Tapie et de Rolland Courbis Promoteur ambitieux, dessinateur en bâtiment de formation, Christian Constantin est notamment connu pour sa communication soignée et sa parfaite connaissance du football européen et même au-delà. Comme le relaient plusieurs sites sportifs spécialisés, «le président du FC Sion a fasciné Issam El Hadary, impressionné Gennaro Gattuso et intéressé Alessandro Del Piero». Comment fait-il ? : «Utiliser un langage commun est un formidable avantage», considère Constantin, qui n'a peur de rien: «Del Piero a été entraîné par les plus grands au cours de sa longue carrière (Sacchi, Trapattoni, Lippi, Capello, etc.). Il a remporté la Coupe du monde et la Ligue des champions, notamment». Et au président de Sion d'insister sur le discours à tenir. Un discours qui doit être le plus explicite possible : «Je ne suis pas dur, mais juste. Je peux accepter la défaite, pourvu que mes joueurs sortent la tête haute du terrain...Chez moi, les joueurs sont très bien traités...Etrangement, quand je change d'entraîneur, les joueurs se prennent en charge...Les changements de coach donnent parfois un coup de fouet et permettent d'évacuer l'oisiveté...». La fibre émotionnelle... Cette approche authentique et passionnée lui permet de surprendre, estime Paolo Urfer (directeur sportif de Sion): «Les grands joueurs ne sont pas forcément habitués à des présidents comme Christian, qui parle rarement d'argent. En fait, il parle de tout et de rien, et surtout pas d'argent, car c'est son point faible. Il sait très bien qu'il ne peut pas rivaliser avec les grosses écuries européennes, alors il joue la fibre émotionnelle. Il peut très bien laisser un DVD des douze finales de Coupe au gars qu'il veut dans son équipe; il vendra le Valais en disant que c'est Marseille, Naples ou la Corse, et il lui dira : «Chez nous, tu seras heureux. De l'argent, tu en as déjà assez gagné...»