Wissem Ben Slimane, commandaut et chef de la brigade de sécurité publique (district de La Manouba), a été victime d'une blessure à la tête, dans la nuit du samedi 27 octobre, à Douar Hicher. Retour sur les circonstances de l'agression. Selon une source de la Garde nationale, depuis quelques mois, les prêcheurs dans certaines mosquées de Douar Hicher encouragent les fidèles à mener une lutte contre les vendeurs d'alcool. Les agressions se sont multipliées envers ces derniers, jusqu'à s'amplifier pour devenir une bataille entre deux clans : le clan des extrémistes religieux qui sont environ 300 d'une part, et le clan des vendeurs d'alcool et leurs proches de l'autre, qui viennent pour la plupart du quartier Abbassi. Vendredi, le jour de l'Aïd, les deux clans se sont affrontés et la garde nationale est intervenue pour mettre fin à la violence. Une deuxième altercation a eu lieu le lendemain, et c'est là où Wissem Ben Slimane a reçu un coup sur la tête, alors qu'il tournait le dos à son agresseur. Soigné à l'Institut national de neurologie Mongi-Ben Hamida à Tunis, le père de famille de 34 ans va mieux, et pourra bientôt quitter l'hôpital. C'est une arme tranchante, dont la nature reste inconnue, qui lui a causé une blessure au crâne. D'après Khaled Tarrouch, porte-parole du ministère de l'Intérieur, l'identité de l'agresseur n'a pas encore été déterminée. A l'heure actuelle, on ne peut confirmer que le dénommé Saddam, dont le nom a circulé dans les médias électroniques, soit l'auteur de l'agression. Cependant, on sait avec certitude qu'il était présent au moment des faits, témoins oculaires à l'appui. L'enquête suit son cours, et entre-temps, dans les postes de la Garde nationale, de plus en plus de victimes collatérales de tous ces affrontements viennent déposer des plaintes pour agressions. «Un grand nombre des salafistes impliqués dans les derniers événements à La Manouba sont connus de nos services. Ils ont un casier judiciaire bien rempli. Aujourd'hui, ils disent agir au nom de la religion. Pour eux, tous ceux qui ne sont pas avec eux sont contre eux», révèle un agent. Les agressions envers les agents de sécurité ne sont pas un fait nouveau. Trois semaines auparavant, Ouertatani a subi une double fracture à l'avant-bras alors qu'il était dans l'exercice de ses fonctions. Depuis avril 2012, 650 agressions à l'encontre des agents de la Garde nationale ont été enregistrées. La dernière en date, celle de Wissem Ben Slimane, a permis de faire la lumière sur les difficultés rencontrées au sein de la Garde nationale. Plusieurs agents mettent l'accent sur le fait qu'ils n'ont pas la marge de manœuvre nécessaire pour assurer leur propre sécurité et celle des citoyens. Ils ont l'impression d'avoir les mains liées et de marcher sur des œufs, surtout quand il s'agit d'intervenir dans des lieux sacrés. Une loi pourrait changer les choses si elle était appliquée. Il s'agit de la loi 69/4 réglementant les réunions publiques, les cortèges, les défilés, les manifestations et les attroupements. Le syndicat général de la Garde nationale a, par ailleurs, appelé depuis plusieurs jours à ce que cette loi soit enfin activée. Douar Hicher : Un salafiste tué Un individu présumé appartenant au courant salafiste a été tué hier soir et trois agents de la Garde nationale blessés, alors que les agents de l'ordre tentaient de protéger le poste de la Garde nationale à la cité Khaled Ibn Walid à Douar Hicher attaqué par des dizaines de salafistes, a appris le correspondant de l'Agence TAP à La Manouba. Selon la même source, cette attaque intervient à la suite d'informations qui circulaient autour de l'arrestation de deux suspects impliqués dans les incidents survenus samedi dernier à Douar Hicher. Ce groupe de salafistes s'est attaqué également au domicile d'un agent de la Garde nationale.