Le gouvernorat de Siliana connaît depuis hier un climat de tension qui a abouti à la suspension du travail dans les services publics. Ce climat de tension et de protestation a touché, d'abord, les deux délégations de Siliana-Sud et Siliana-Nord, avant de s'étendre aux autres délégations du gouvernorat, suite à un appel de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt). Ce mouvement de protestation des fonctionnaires et des agents du gouvernorat intervient pour dénoncer le comportement du secrétaire particulier du gouverneur, auteur d'agressions physiques et verbales à l'encontre de la secrétaire générale du syndicat de base des fonctionnaires et des agents, Samira Ferjaoui, qui a dû être hospitalisée. Le personnel du gouvernorat a appelé à la démission du gouverneur de la région, affirmant qu'il protège le secrétaire particulier qui avait agressé leur collègue et qui est à l'origine du climat de tension. Les protestataires ont aussi critiqué le gouverneur qui entrave, selon eux, le processus de développement régional, précisant que le taux de réalisation des projets programmés en faveur de la région, reste au-delà des attentes. L'Union régionale du travail a décidé de soutenir la grève des agents du gouvernorat. Son secrétaire général, Nejib Essebti, a estimé que l'agression de la secrétaire générale du syndicat de base du gouvernorat vise tous les syndicalistes. Il a souligné que cette grève se poursuivra jusqu'à la satisfaction de deux principales revendications, dont la mutation du fonctionnaire, auteur de l'agression, et la prise de mesures disciplinaires à son encontre. Selon une source syndicale, les fonctionnaires et les agents du gouvernorat et des différentes délégations observeront, aujourd'hui, un sit-in au siège de l'Union régionale du travail. Dans un entretien téléphonique avec l'agence TAP, le gouverneur a précisé que le différend n'a pas dépassé le stade de l'altercation verbale et n'a pas dégénéré. Il a affirmé que la secrétaire générale du syndicat de base a été transportée à l'hôpital parce qu'elle avait perdu connaissance du fait qu'elle était dans un état d'extrême nervosité. Il a indiqué que son secrétaire particulier est un fonctionnaire comme les autres et qu'il ne bénéficie d'aucune faveur ni protection. Des mesures administratives seront prises à travers l'ouverture d'une enquête puis le conseil de discipline, a-t-il ajouté, précisant que les deux parties peuvent recourir à la justice.