Le séminaire sur le thème : «Il n'est de pouvoir que celui de Dieu» que devait abriter, hier après-midi, la grande salle de conférences au Palais des congrès à Tunis, n'a pas eu lieu. «Motif : cheikh Hassen Kattani (Maroc) a été refoulé par la police dès son arrivée, jeudi soir à l'aéroport Tunis-Carthage et prié de reprendre l'avion qui l'a amené du Maroc, les chercheurs saoudiens en sciences charaïques, Abderrahmane Slimi et Naceur Hanine ont annulé leur participation nous informant qu'ils préfèrent ne pas interférer dans les tiraillements politiques internes en Tunisie et les cheikhs tunisiens invités ne nous ont produit aucune raison quant à leur absence», a notamment souligné Dr Mouldi Ali Moujahid, secrétaire général du Parti Al Assala, organisateur du séminaire en partenariat avec l'Association «Al Ansar Islamiyin» à Médenine et Dar Abbès pour le Saint Coran et les sciences charaïques à Bizerte. «Bien que nous ayons coordonné avec le mouvement Ennahdha et reçu des assurances de la part de cheikh Rached Ghannouchi, de Lotfi Zitoune et d'Ameur Laârayedh que cheikh Hassen Kattani ne serait pas refoulé (il a été expulsé auparavant en juin dernier, Ndlr), nous avons été surpris de voir la police lui interdire de fouler le sol tunisien sous prétexte qu'elle ne faisait qu'appliquer les instructions», précise Dr Moujahid. «Après plusieurs contacts avec la présidence du gouvernement, il s'est avéré que les instructions provenaient du ministère de l'Intérieur, sans aucune explication, ni motif», ajoute-t-il. Le secrétaire général du Parti Al Assala n'a pas manqué de dénoncer cette décision qu'il considère «comme une erreur fatale, voire un couteau que nos frères d'Ennahdha nous enfoncent dans le dos». De son côté, Naoufel Ben Brahim, membre du bureau politique d'Al Assala, a qualifié la décision d'expulsion de cheikh Hassen Kattani, de «crime contre la liberté d'expression», stigmatisant le comportement d'Ennahdha qui cherche «à dominer la scène politique nationale et à en écarter tous ceux qui ne partagent pas ses orientations, y compris les partis à référentiel islamique». Il est revenu aux derniers événements qui viennent de secouer le paysage politique national, à l'instar de la violence à Douar Hicher et de la mort des deux salafistes à la prison d'El Mornaguia, à la suite d'une grève de la faim de près de deux mois. «Nous avons toujours prôné un discours modéré. Malheureusement avec ces pratiques que je qualifie de criminelles, le gouvernement nous pousse à dénoncer fermement son comportement contraire à toute logique. Nous annonçons haut et fort : nous n'assumons aucune responsabilité, au cas où les jeunes salafistes, dont nous cherchons toujours à tempérer les ardeurs, exploseraient un jour», a-t-il précisé. «Notre congrès a reçu l'autorisation des autorités en place et nous engagerons une action en justice contre le gouvernement pour avoir expulsé, injustement, Cheikh Hassen Kattani et saboté notre séminaire», a notamment indiqué Dr Mouldi Ali Al Moujahed, en répondant aux interrogations des journalistes.