DUBLIN (Reuters) — Les dissidents du mouvement républicain qui refusent d'abandonner la lutte armée en Irlande du Nord représentent une grave menace pour la paix publique, a déclaré hier à Dublin le ministre irlandais de la Justice, Dermot Ahern. La police irlandaise a annoncé samedi soir avoir arrêté, dans le cadre d'une enquête sur des militants républicains d'Ulster, deux hommes qui étaient en train de fabriquer des explosifs à l'aide de deux bonbonnes de gaz. Les suspects, âgés d'une trentaine et d'une cinquantaine d'années, ont été interpellés lors d'une perquisition à Mount Pleasant, dans le comté de Dundalk, juste au sud de la frontière avec l'Irlande du Nord. «C'est une affaire sérieuse», a dit Dermot Ahern. «Il s'agissait de faire exploser la bombe de l'autre côté de la frontière», en Irlande du Nord, a-t-il précisé à la RTE, la radio-télévision irlandaise. L'accord de paix conclu en 1998 a globalement mis fin à trente ans de violence entre les groupes catholiques souhaitant un rattachement de l'Ulster à l'Irlande et les protestants partisans d'un maintien de la province au sein du Royaume-Uni. Les principales organisations paramilitaires des deux bords ont renoncé à la violence mais des groupes dissidents, comme l'Ira-Véritable et l'Ira-Continuité, refusent de déposer les armes. Ils ont tué l'an dernier deux soldats britanniques et un policier. «Ils se renforcent en capacité de nuisance, peut-être pas en nombre. Ils sont relativement peu nombreux. Mais il suffit de quelques personnes pour commettre des horreurs», a souligné le ministre irlandais de la Justice.