La Fédération nationale de l'agroalimentaire a contesté hier l'augmentation du prix de référence de la tomate fraîche, décision objet, depuis octobre dernier, de différends et de tractations entre les intervenants dans ce domaine. La fédération relevant du patronat tunisien estime, dans un communiqué, que cette décision prise «après la fin de la campagne 2012 et avec effet rétroactif est unilatérale, arbitraire et illégale conformément au décret n°2008-2408 du 23/06/2008 portant organisation de la campagne de production et de transformation de la tomate». La fédération explique son refus de l'augmentation par la dégradation des marges de l'industrie agroalimentaire en raison de la hausse des coûts de production. «Nous sommes donc pris en étau entre de nombreuses hausses et un prix de vente historique fixé par le ministère du Commerce pour la campagne 2010 avec 50% de l'augmentation due et convenue (+120 millimes la boîte de tomate 4/4 (800 grammes) sur les 240 promis)», explique la fédération dans son communiqué. Elle précise que les 120 millimes complémentaires (50%) devaient intervenir en janvier 2011, «promesse bien sûr non tenue à ce jour». Le 25 octobre 2012, le ministère de l'Agriculture décide d'augmenter le prix de référence des tomates fraîches destinées à la transformation de 15 millimes/kg, décision annoncée par l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) depuis le 12 septembre 2012. Cette augmentation qui a porté le prix de ce produit à 130 millimes/kg, au lieu de 115 millimes/kg auparavant, est appliquée, d'après le ministère, pour la production destinée à la transformation de toute la saison 2011-2012. Début décembre, l'affaire semble prendre une nouvelle tournure quand l'Utap décide d'organiser des mouvements de protestation ouverts devant les usines de transformation des tomates situées dans toutes les régions, jusqu'à l'entrée en vigueur de la décision de l'augmentation du prix référentiel. Elle menace également d'appeler la profession à l'arrêt de la culture des tomates destinées à la transformation, au cours de la prochaine saison 2012-2013, et de recourir à des cultures alternatives, si la décision de l'augmentation du prix référentiel n'est pas appliquée.