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La sonnette d'alarme...
Après les incidents du stade du Kef
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 12 - 2012


Va-t-on vers un huis clos de fait si ça se répète?
Ce qui s'est passé au stade du Kef au cours et après le match OK-CA est très grave. On a frôlé une catastrophe humaine, un fiasco qui aurait pu causer des dégâts humains. Il ne faut surtout pas sous-estimer ce qui s'est passé. Cette euphorie qui a régné après les deux premières journées, ce sentiment que notre public veut vraiment revenir aux stades, s'est vite dissipé après les images terrifiantes qu'on a vues. Qu'on ne nous dise pas que c'est un incident isolé, qu'on ne nous dise pas que ce sont des intrus qui n'ont rien à voir avec l'ensemble du public.
Quand vous suivez en direct des personnes en course pour une bataille rangée contre le public adverse (rentré d'une manière illégale), quand vous entendez des paroles vulgaires pendant 90' sur fond de tension, ça veut dire que la situation est alarmante. On ne va pas rentrer dans un procès d'intention mais qu'on réponde à ces questions.
- Qui a ouvert les portes pour que ce nombre important de supporters clubistes rentre alors que cela leur est interdit?
- Comment expliquer cette passivité dangereuse des forces de l'ordre au cours et avant le match vis-à-vis des personnes non autorisées à rentrer et des auteurs des actes de violence?
- Le comité directeur de l'OKef, censé assurer l'organisation, est-il conscient qu'il a été dépassé par les évènements?
Alors, le pire ayant été évité de justesse à la dernière minute, va-t-on attendre que la violence dégénére pour réagir. Ce qui est à noter, c'est que ça ne se passe pas de la même manière dans tous les stades. A certains endroits, tout est impeccable (avant, au cours et après le match), sur d'autres sites de football, la vue est beaucoup moins calme : règles d'organisation prévues bafouées, violence verbale qui ressurgit et voilà maintenant la violence physique au Kef et sur d'autres stades.
Huis clos sélectif ?
Remarquons bien qu'il reste une phase retour à jouer. Et les matches vont être plus stressants et à enjeu plus fort (play-off et play-out). Alors, imaginez le risque que l'on est en train de courir! Les vieux réflexes reviennent petit à petit. Qu'est-ce qui est plus important, la sécurité, les vies humaines, les biens publics ou les résultats? Ce ne sont pas les quelques abonnements vendus qui vont aider les dirigeants à payer les salaires. On propose dans cette trêve, que la LNFP, les clubs, la FTF et le ministère de l'Intérieur (qui reste à notre avis le premier facteur-clef du succès) se mettent de nouveau à table pour redéfinir les règles de l'organisation.
Et pourquoi pas alors un huis clos sélectif en harmonie avec les règlements? Les stades où les choses ont dérapé peuvent observer un huis clos préventif si l'intérêt l'exige. Les autres stades, où tout est en règle, peuvent continuer à accueillir seulement le public local. Dans tous les cas, il faut s'y mettre dès maintenant avant qu'il ne soit trop tard!


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