L'Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd) a annoncé officielle, hier, la création de l'Observatoire national pour l'égalité des chances et la citoyenneté des femmes en Tunisie. «Financé par le Programme des Nations unies pour le développement, cet observatoire s'intéressera, deux ans durant, aux droits des femmes économiquement et politiquement marginalisées et aux chômeuses», a indiqué Mme Wassila Ayachi, membre de l'Atfd. Les femmes, a-t-elle dit, font partie de la catégorie la plus exposée à la violence économique, voire au chômage qui est dû essentiellement à la fermeture des usines et à la vague de licenciements qui s'est amplifiée après la révolution. Des menaces sérieuses pour les acquis de la femme viennent de surgir après la révolution, notamment en ce qui concerne l'égalité totale et effective entre l'homme et la femme dans tous les domaines, a-t-elle avisé. «On ne peut pas séparer entre le militantisme pour la démocratie et les droits de l'Homme et entre le militantisme pour les droits économiques, sociaux et politiques de la femme», a, pour sa part, lancé la présidente de l'Atfd Ahlem Belhaj, affirmant que «les droits de l'Homme sont un tout indissociable». Composé d'experts en droit et en psychiatrie, cet observatoire aura pour mission d'écouter les préoccupations des femmes dans le district du Grand-Tunis et à Sfax. Il doit, également, réaliser des enquêtes et organiser des conférences pour approfondir la prise de conscience des femmes marginalisées quant à leurs droits. Il s'agit, aussi, de favoriser la participation de la femme au processus de transition démocratique en Tunisie sur un pied d'égalité avec l'homme. D'autre part, l'observatoire doit attirer l'attention des autorités publiques sur la nécessité de ne pas marginaliser les droits des femmes et de les constitutionnaliser pour que cette catégorie ne demeure pas dépendante de la conjoncture politique.