Le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, a souligné, vendredi, la nécessité de revoir la politique de recrutement pour éviter le manque enregistré au niveau des médecins spécialistes dans les zones intérieures, indiquant que ce manque pourrait, également, concerner les médecins généralistes. Répondant aux interventions des députés, lors d'une séance plénière de l'Assemblée nationale constituante, le ministre a mis l'accent sur la nécessité d'élaborer une politique de recrutement approuvée par toutes les parties concernées afin d'éviter le manque en médecins spécialistes enregistré même dans les hôpitaux universitaires. Il a expliqué la réticence des médecins à travailler dans les régions par plusieurs facteurs, dont notamment les salaires élevés proposés dans le secteur privé, la faiblesse de l'infrastructure dans les régions et le manque d'équipements médicaux. Il a, à cet égard, fait savoir que des équipements d'une valeur de 45 millions de dinars environ ont été distribués, récemment, à des établissements hospitaliers situés à l'intérieur du pays. Les médecins spécialistes représentent 48% du total des médecins inscrits au Conseil national de l'Ordre des médecins, qui compte près de 17 mille praticiens, a indiqué le ministre de la Santé. La Tunisie ne souffre donc pas d'une pénurie de médecins spécialistes, mais d'un manque d'enthousiasme de leur part pour le travail dans les régions. Il a, en outre, mis l'accent sur l'importance des projets de partenariat signés entre les hôpitaux universitaires et régionaux dans le domaine de la formation continue et du transfert de l'expertise médicale, ainsi qu'en matière de rapprochement des services de soins du citoyen. Concernant la suspension de la formation des aides soignants dans le secteur privé et la fermeture de certaines écoles privées de santé, Abdellatif Mekki a expliqué que cette décision intervient suite à l'enregistrement de certains dysfonctionnements et infractions dans ces établissements, ce qui poussé le gouvernement précédent à suspendre la formation dans cette spécialité. Cette décision a été prise, essentiellement, en raison de l'augmentation du nombre des diplômés dans cette filière, contre le nombre limité de postes à pourvoir par an, a ajouté M. Mekki. Concernant le manque d'ambulanciers à El Hamma du Djerid ainsi que dans d'autres régions du gouvernorat de Tozeur, le ministre a signalé que l'hôpital local a été récemment renforcé par un nouvel agent. Des contacts sont en cours avec la municipalité de la région pour assurer des permanences, a indiqué, le ministre. Il a, en outre, relevé la pénurie de cadres médicaux et paramédicaux en raison du faible budget réservé au recrutement.