L'Ethiopie va renouer en Afrique du Sud avec la compétition continentale après une absence de plus de 30 ans. L'adversaire de la Tunisie cet après-midi en amical a marqué l'année 2012 de son empreinte en arrachant, lors de son dernier match de qualifications, son billet pour Johannesburg. Durant la CAN,il a été versé dans le groupe C aux côtés de la Zambie, tenant du titre, du Nigeria et du Burkina Faso. Le 14 octobre dernier, en l'emportant sur le voisin soudanais (2-0), les Antilopes Walya prenaient leur revanche sur leur défaite de Khartoum (3-5) et rejoignaient le gratin invité à l'édition sud-africaine.Cela ne leur était plus arrivé depuis la CAN 1982 en Libye, d'où l'immense vague d'enthousiasme suscitée à Addis Abeba, Dire Dawa, Adama et Gondar. Pourtant, ce n'était point par manque d'ambition si l'Ethiopie avait connu pareille traversée du désert. Ce pays de la Corne de l'Afrique a été l'un des animateurs de la toute première édition de la CAN, en 1957, quand il arrive jusqu'en finale. Il remportera l'édition 1962 après avoir été 3e en 1959 et terminera 4e en 1963 et 1968. Malheureusement, en Coupe du monde, son parcours n'était jamais allé au-delà des tours préliminaires. Conduits par le sociétaire de Wadi Dejla (Egypte), Saïd Saladin, les hommes de Sewnet Bishaw se veulent également ambitieux aux éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Dans un groupe guère facile complété par le Botswana, le 110e mondial fait plutôt bonne figure : victoire devant la Centrafrique (2-0 grâce à un doublé de Saïd Saladin) et nul (1-1) en Afrique du Sud malgré l'absence de sa vedette Fikru Tefera. Résultat: une surprenante première place du groupe A. Pour négocier la CAN 2013, qu'il commencera le 21 janvier face au champion en titre, la Zambie, le staff technique a convoqué une liste de 23 joueurs à dominante nettement locale, puisque seuls trois joueurs évoluent à l'étranger (aux Etats-Unis, en Egypte et en Suède). Le club phare du pays, Saint-George, se taille la part du lion avec huit convoqués. Après la Tunisie cet après-midi, le Maroc sera le prochain sparring-partner de l'Ethiopie, le 12 janvier, mais cette fois à Johannesburg. Sur les lieux mêmes d'une coupe africaine pour laquelle toute l'Abyssinie s'est déjà mobilisée.