En assistant, jeudi dernier au Théâtre municipal, dans le cadre de la manifestation «Tunis fait sa comédie», d'emblée et dès les premières scènes de la comédie française, Un pavé dans la cour, l'on a compris que l'on n'allait pas se tordre de rire. Loin de là! Pourtant, le résumé promettait de beaux moments, hilarants même. Mais les mesquineries du voisinage, dont il est question dans la fiction, ont vite viré au mélodrame... Le récit, écrit et mis en scène par Didier Caron, présente six voisins qui habitent le même immeuble et qui décident d'organiser une fête, afin de mieux se connaître mais se heurtent, vite, aux problèmes de la cohabitation. Il y a d'abord le couple, Myriam, l'épouse campée par Gaëlle Lebert, qui a longtemps gardé le silence face à un mari égocentrique, emmerdeur, enquiquineur, radin qui plus est hypocondriaque. Des ingrédients bien intéressants qui auraient pu mieux servir la pièce, n'eût été l'interprétation fade du comédien Luc Hamet qui n'a pas su donner son relief au personnage. Il faut dire aussi que le texte ne permettait pas beaucoup de prouesses scéniques... Ensuite, l'on retrouve le personnage de Claudine joué par Samantha Rénier, une jeune femme très simple mais qui a beaucoup de caractère, ainsi que celui de sa mère Babeth, interprété par Virginie Bradal, très sophistiquée et qui accorde beaucoup d'importance aux apparences. Un énorme fossé sépare les deux femmes qui ne s'entendent plus sur rien. Hélas, encore une fois, cela n'a pas été bien exploité dans le texte. Il y a aussi les deux frères qui sont comme chien et chat : Antoine (Julien Ratel ), un jeune homme très gentil mais effacé et Cédric (Pascal Mottier), un acharné du travail, très ambitieux. Enfin, l'on retrouve le personnage du gardien d'origine portugaise Da Silva, fort susceptible qui a pour manie d'exposer ses poubelles à la fenêtre. Des profils assez intéressants dont la rencontre aurait pu donner lieu à des fous rires, alors que le résultat s'est résumé à des esquisses de sourires, dans les meilleurs des cas. Les scènes ont manqué de dynamisme et de mouvements et les répliques étaient servies dans un rythme lent et elles étaient dépourvues, de surcroît, de crédibilité... Cela n'a pas encouragé certains parmi le public, à rester jusqu'à la fin de cet «apéritif» qui s'avérait de plus en plus lourd!