Plusieurs secteurs d'activité comme le transport et la pétrochimie exigent une révision des prix pour éviter le manque à gagner La hausse des prix peut favoriser la contrebande qui propose du carburant moins cher Une augmentation du prix des hydrocarbures peut avoir des impacts négatifs sur les activités de plusieurs secteurs comme le transport et les stations-sevices. En effet, l'Etat assure déjà la compensation des tarifs du transport collectif et des hydrocarbures. Mais les dépenses de compensation ne cessent d'augmenter au fil des ans. La compensation concerne à parts égales toutes les catégories sociales, y compris celles qui sont les plus aisées. Le but recherché à travers cette compensation étant de préserver le pouvoir d'achat des citoyens dans les produits dits de base. Cependant, certaines activités qui utilisent de grandes quantités d'hydrocarbures, comme l'industrie et le transport, risquent de voir leur chiffre d'affaires diminuer si les prix de vente de leurs produits ou des services fournis ne sont pas revus à la hausse. Les taxistes veulent, à titre d'exemple, augmenter le prix des courses pour pouvoir équilibrer leurs finances et réaliser un taux de bénéfice leur permettant de continuer leurs activités. Envolée des cours sur le marché international Une augmentation des prix du carburant entraîne également une hausse du coût de la production de plusieurs produits, ce qui risque de diminuer la compétitivité de certaines entreprises pourtant appelées à maîtriser le coût pour pouvoir mettre sur le marché des produits attractifs en termes de rapport qualité-prix. M. Mohsen Bouzid (Chambre nationale du transport du carburant), explique qu'une convention a été conclue avec la Fédération générale du transport. La Fédération de pétrochimie a manifesté, quant à elle, sa désapprobation au sujet de toute augmentation des prix des hydrocarbures qui ont un impact direct sur les activités du secteur. Les professionnels sont même prêts à déclencher une grève si leurs revendications ne sont pas satisfaites. «Le cadre des négociations, estime notre interlocuteur, reste l'Utica. Mais nous n'avons pas encore conclu de convention avec cette fédération». Pour ce qui est des stations-services, une hausse des prix des hydrocarbures pourrait favoriser la contrebande. C'est du moins ce que pense M. Bouzid. En effet, certains individus vont essayer d'importer de façon illégale des hydrocarbures des pays voisins pour le vendre moins cher en Tunisie. Des cas concrets ont été déjà constatés et cela peut se multiplier à l'avenir, ce qui portera atteinte aux activités des stations-services. «Il est nécessaire de renforcer le contrôle au niveau des frontières pour atténuer ces opérations de contre bande qui ont certainement un impact négatif sur les activités des stations-services». Plusieurs consommateurs sont, effectivement, intéressés par l'achat de l'essence à bas prix en recourant à ces revendeurs anarchiques qui vendent leurs produits sur les routes en cachette. En plus des bus de transport collectif, les camions de transport de marchandises qui utilisent, eux aussi, de grandes quantités de carburant figurent sur la liste des activités menacées par un manque à gagner. Une révision des prix à la hausse est vivement souhaitée par les professionnels. D'ailleurs, la Fédération nationale de transport du carburant va demander une augmentation de 15% à la direction générale de l'énergie dans le cadre d'une révision des prix. Rappelons que les autorités compétentes imputent toute augmentation du prix du carburant à l'évolution des cours des hydrocarbures sur le marché international. L'envolée de ces cours exige une enveloppe importante du budget de l'Etat. Les tarifs affichés ne reflètent pas évidemment la réalité des prix compte tenu de la compensation supportée par l'Etat.