«Nous avons pris nos dispositions pour qu'il n'y ait pas de problème d'approvisionnement en carburant. La zone pétrolière de Radès a, en effet, assuré dimanche dernier, le ravitaillement de tous les kiosques à essence pour éviter une éventuelle rupture de carburant», a précisé M. Lahbib Mlawah , directeur central d'exploitation et de commercialisation des produits pétroliers de la SNDP. La rumeur circulant ces derniers temps sur une éventuelle grève des transporteurs de carburant et de produits pétroliers a généré, depuis avant-hier, une forte affluence dans les stations à essence où des centaines d'automobilistes, craignant une rupture de carburant, ont défilé les uns derrière les autres pour faire le plein d'essence. Les agents du kiosque Agil de l'avenue Habib Bourguiba ont travaillé sans répit tard dans la nuit du dimanche et ont repris du service, tôt, ce lundi matin dans une station noire de monde dès les premières lueurs du jour. A onze heures du matin, quelques automobilistes défilaient encore devant les pompes à essence pour s'approvisionner en carburant. «J'ai fait le plein d'essence pour deux raisons, observe un chauffeur de taxi rencontré sur place. Une rupture de carburant nous touche directement dans notre gagne-pain, nous autres chauffeurs de taxi individuels. Outre l'annonce de la grève des transporteurs, nous avons appris également la nouvelle de l'augmentation du prix du carburant très mal accueillie par les gens de la profession, c'est ce qui explique, entre autres, la forte affluence des chauffeurs de taxi dans les stations à essence. Nous autres, chauffeurs de taxi individuel, souffrons déjà de la concurrence des taxis collectifs, responsables du manque à gagner qui prévaut dans le secteur. La rupture de stock de carburant et l'augmentation du prix de l'essence ne risquent pas d'arranger les choses». Mais la nouvelle a été démentie par M. Mohsen Bouzid, président de la Chambre de transport des produits dangereux. Il explique que le désaccord existant entre les sociétés de transport de carburant et la fédération de pétrochimie relevant de l'Ugtt serait responsable de la confusion régnant autour de l'éventuelle grève des transporteurs. La fédération de pétrochimie a bien émis le 15 janvier dernier un avis de grève, mais celui-ci a été rejeté en bloc par les sociétés de transport de carburant jugeant que cette fédération existant au sein de l'Ugtt n'est pas représentative de la profession et que seule la fédération générale de transport est en droit de décréter une grève générale. «Les sociétés de transport de carburant refusent de négocier avec la fédération de pétrochimie car ce n'est pas elle qui est leur vis-à-vis au niveau de l'Ugtt, mais la fédération générale de transport. Pourtant la fédération de pétrochimie maintient avec cela sa décision de faire grève malgré le refus des sociétés de transporteurs de prendre part à cette grève», a relevé le président de la Chambre des produits dangereux, M. Bouzid. Désirant rester à l'écart de ces luttes intestines, la Société nationale de distribution de pétrole (Sndp) a, dès l'annonce du préavis de grève lancé le 15 janvier dernier par la fédération de pétrochimie, pris ses dispositions pour éviter toute rupture d'approvisionnement, en effectuant depuis mercredi dernier le ravitaillement de toutes les stations-services en carburant. «Nous avons pris nos dispositions pour qu'il n'y ait pas de problème d'approvisionnement en carburant. La zone pétrolière de Radès a, en effet, assuré dimanche dernier, le ravitaillement de tous les kiosques à essence pour éviter une éventuelle rupture de carburant», a précisé M. Lahbib Mlawah, directeur central d'exploitation et de commercialisation des produits pétroliers de la Sndp. Désirant coûte que coûte mettre à exécution le préavis de grève et perturber le ravitaillement en carburant des kiosques à essence, des fauteurs de troubles ont, pourtant bloqué, hier, l'accès à la zone pétrolière de Radès, obligeant la Chambre de transport des produits dangereux à faire appel aux forces de l'ordre pour débloquer la situation. «L'approvisionnement des stations d'essence a été assuré et pour l'heure il n'y a pas de problème de ravitaillement, mais si le blocage de l'accès à la zone pétrolière se poursuit au cours des prochains jours, il risque d'avoir une rupture de stock de carburant, notamment pour les stations du sud du pays qui n'ont pas été ravitaillées en essence dimanche dernier», conclut le président de la Chambre de transport des produits dangereux.