Depuis plusieurs semaines, le gouvernorat du Kef vit au rythme des mouvements de protestation, pour demander l'emploi. Ils se sont, rapidement, transformés en sit-in directs qui ont paralysé le travail dans les grandes entreprises industrielles du gouvernorat, en particulier la mine de Jérissa et la Cimenterie d'Oum El Kélil où la menace d'une fermeture plane, d'après le premier responsable de l'entreprise. A ce propos, le président-directeur général de la société de Jebel Jérissa, Mongi Chikhaoui, qui gère les mines du Nord-Ouest dont la mine de fer de Jérissa, a expliqué que, depuis trois jours, 11 sit-inneurs empêchent les employés d'exercer leur travail et menacent de s'immoler s'ils ne sont pas recrutés par la mine. Il a ajouté que le ministère de l'Industrie avait donné son accord pour un programme de recrutement de 35 agents dont 17 pour la mine de Jérissa et 18 pour celle de Tamra, mais les sit-inneurs avaient refusé les recrutements sur concours et demandé une intégration immédiate, sans passer par cette formule légale. La même source a rappelé, à ce propos, que 48 travailleurs avaient été recrutés, dans la mine de Jérissa, et que 29 autres qui travaillent sous forme de sous-traitance seront intégrés cette année, dans la même entreprise. Il a affirmé que le taux de recrutements a dépassé les 120 pc, après la révolution, faisant passer le nombre des employés à 220, alors que 9 cadres supérieurs seront recrutés, cette année, selon les méthodes légales. En outre, la menace de fermeture pèse sur la Cimenterie d'Oum El Kélil qui emploie 800 travailleurs, à la suite d'un sit-in observé par un groupe de 21 sans-emploi devant la carrière principale de pierres qui approvisionne l'usine en matières premières, ce qui a conduit à la paralysie de la production. Dans ce sens, le président-directeur général de la Cimenterie, Afif Hamdi, a affirmé que toutes les formes de dialogue avec les sit-inneurs ont été épuisées et que le ministère public qui s'était rendu, jeudi, sur les lieux, avait rencontré les protestataires et demandé l'évacuation immédiate du site, parce qu'ils risquent des poursuites judiciaires. Il a souligné que les sit-inneurs avaient refusé les propositions de l'entreprise, notamment de l'aide aux demandeurs d'emploi pour s'installer à leur propre compte, dans le cadre de la politique de l'essaimage. Le responsable a, en outre, indiqué que la Société de la Cimenterie d'Oum El Kélil avait consacré des investissements de 14 millions de dinars pour la protection de l'environnement, au sein de l'entreprise et dans ses environnements et, malgré cela, les sit-inneurs et des habitants de la zone demandent des dédommagements pour les préjudices commis à leur encontre, par la pollution causée par l'entreprise. Il a souligné que les demandeurs de dédommagements avaient refusé de porter cette affaire devant la justice, bien que le ministère public ait fait part de sa disposition de charger gratuitement un expert pour évaluer la situation.