Habib Mestiri a entamé les préparatifs à un docu-fiction qui retracera la vie du martyr de la parole libre et de l'œuvre démocratique, Chokri Belaïd. L'événement a eu l'effet d'une massue et ses répercussions ont pris la dimension d'une vraie catastrophe qui a ébranlé l'ensemble de la société tunisienne, sauf —bien entendu— les commanditaires et les exécutants de l'impensable et l'innommable crime. Habib Mestiri, comme tous les Tunisiens, a réagi aux balles de l'horreur, mais à sa manière, en fonction de sa vocation et par ce qu'il sait faire de mieux : le cinéma. En effet, depuis quelques jours, il a commencé à mettre en exécution le projet qui lui est venu à l'esprit : celui d'immortaliser le martyr Chokri Belaïd, à travers un film mi-documentaire, mi-fiction. Nous apprenons qu'il a, d'ores et déjà, obtenu les autorisations nécessaires de la famille du défunt qui a décidé, en prime, de lui apporter tout son concours pour la finalisation du projet. Idem pour le Parti unifié des patriotes démocrates que le défunt présidait. C'est ainsi que Habib Mestiri pourra disposer de documents-vidéo, de photos et autres enregistrements qui l'aideront à étoffer le côté documentaire du film. Aussi, le réalisateur pourra-t-il reconstituer, entre autres, la période qu'il a vécue en Europe et en Irak, une partie assez importante dans le parcours, notamment politique, de Chokri Belaïd. Mieux, la veuve de ce dernier aurait donné son accord de principe pour être l'un des cinq personnages-clés de ce docu-fiction qui traitera, en fin de compte, de l'homme, du mari, du père, du politique et de l'avocat que fut le martyr. Un film qui entretiendra la mémoire et qui criera implicitement ou manifestement : Plus jamais ça! Bon vent.