Certains joueurs méritent leur convocation, d'autres pas. Les choix du sélectionneur sont discutables Il est rare qu'un sélectionneur national convoque autant de joueurs à la veille d'un rendez-vous international. Ils seront 28 sous la coupe du nouveau sélectionneur national Nabil Maâloul à préparer le match éliminatoire de la Coupe du monde 2014 face à la Sierra Leone le 23 mars à Radès. Pourquoi autant de joueurs? La réplique du sélectionneur national ne s'est pas fait attendre, puisque ce dernier a lancé d'entrée qu'il craignait les blessures. Une manière de se mettre à l'abri de certains aléas. Nabil Maâloul a peut-être raison de se prémunir du mauvais sort, mais comment fera-t-il pour travailler avec autant de monde? Les tâches seront certainement partagées entre ses adjoints et lui. Seconde remarque. La liste comprend au moins trois nouveaux jeunes, en l'occurrence Atef Dkhili, Haythem Jouini et Yacine Khénissi. Pourquoi avoir convoqué ces joueurs à ce moment précis, sachant qu'ils ne seront pas retenus pour le match face à la Sierra Leone. Leur convocation aurait dû être retardée. Aujourd'hui, le temps n'est sûrement pas aux essais. Nabil Maâloul en est-il conscient? Il semble oublier l'importance de l'échéance et le degré de concentration que le match face aux Sierra-Léonais suscite. Un air de paternalisme En parcourant la liste des 28, on se rend compte que le sélectionneur essaie de faire du neuf avec du vieux. Il semble aussi faire jouer ses sentiments. Des indiscrétions ont circulé même sur facebook à propos de la non-convocation de Youssef Msakni. Surprise de dernière minute, le joueur a été convoqué sur, paraît-il, insistance du bureau fédéral. Maâloul aurait donc cédé à la pression de ses employeurs. La valeur de Msakni n'est pas mise en doute, mais la forme du moment est aussi primordiale dans la convocation du joueur. Aujourd'hui, ce dernier a marqué quatre buts en quatre matches. Alors... Autre cas édifiant. Walid Hichri faisait partie des plans du sélectionneur. Il aurait été écarté au dernier moment sur insistance également du bureau fédéral. Venons-en à présent à Zouheïr et Chamseddine Dhaouadi. Le Clubiste a simplement été ignoré par le sélectionneur national. Pour toute réplique, Maâloul a dit, à propos de ce dernier, qu'il n'est pas encore en forme physique. Zouheïr est aujourd'hui titulaire à part entière au Club Africain. Que dire aussi de Chamseddine Dhaouadi? Le néo-«Sang et Or» était avec le groupe à la CAN d'Afrique du Sud et vient de décrocher sa place dans son nouveau club. Pourquoi n'a-t-il donc pas été retenu? Maâloul a simplement déclaré que Chamseddine n'a disputé que trois ou quatre rencontres avec l'Espérance. Le raisonnement n'est pas convaincant et seule la valeur et la forme du joueur sont les critères à retenir. Peut-on parler aujourd'hui de concurrence saine en équipe de Tunisie? Langue au chat. Mais les chiffres parlent d'eux-mêmes. Nous parlerons de Issam Jomaâ par exemple. Lors de la présente saison, le meilleur buteur de la sélection n'a réussi aucun but en 270 minutes de jeu. Son mutisme inquiète et il fait pourtant partie des plans du sélectionneur. Restons avec les expatriés. La convocation de Khaled Korbi s'impose-t-elle? Ce dernier a disputé 13 matchs avec Al Siliya, sa première équipe, et Al Wakra, son club actuel, après une petite période d'inactivité. Dans la liste, figurent aussi trois autres demis-récupérateurs, à savoir Chadi Hammami, Wissem Yahia, Mejdi Traoui et Khaled Mouelhi. Pourquoi autant de pivots? Et pourquoi ne pas avoir convoqué Baratli qui plaît énormément à Maâloul? Parole du sélectionneur national. Les statistiques en disent long sur la convocation d'autres joueurs. Sofiane Chahed, le coéquipier de Haggui à Hanovre, n'a disputé que 9 matches. Il a pourtant été préféré à Anis Boussaïdi pourtant présent à la CAN d'Afrique du Sud. Ben Htira n'a pas mieux fait. Il n'a disputé que 11 rencontres avec Herta Berlin, réussissant à marquer trois buts. La seule certitude reste Yacine Mikari, le sociétaire du FCSochaux. L'arrière latéral gauche revient en forme et reste un titulaire en puissance en équipe de Tunisie. Nous dirons que certains choix du sélectionneur ne répondent à aucune logique. Il y a des joueurs qui ont été lésés et d'autres qui ne méritent pas d'être aujourd'hui en équipe de Tunisie.