Le malaise est toujours persistant chez les enseignants universitaires contractuels relevant de la Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt). Le choix de continuer leur combat sous la houlette de cette organisation avait suscité une certaine défiance de l'Ugtt qui voyait une dispersion des efforts et un coup porté à l'unité de l'action syndicale. Toujours est-il que ces enseignants considèrent que leur situation n'a pas bougé depuis l'accord avec le ministère de tutelle. Cette entente avait porté sur quelques points à améliorer. L'une des mesures adoptées consiste à prolonger les contrats des enseignants en exercice dont les contrats ont pris fin au cours de l'année universitaire 2011/2012. Le ministère se serait, également, engagé à trouver des solutions adéquates aux différentes questions dont l'intégration, la régularisation de leur situation et l'amélioration de leurs conditions de travail. L'intégration de certains enseignants est tributaire de leurs dossiers. Et, sur ce point, le ministère s'est dit prêt à relever le quota d'intégration à cette catégorie par le biais de la révision des critères d'évaluation. Cela pourrait ouvrir la porte à un plus grand nombre de professeurs concernés. Aujourd'hui, cette catégorie d'enseignants qui s'estime marginalisée pense que le ministère est revenu sur ses décisions. Même les points d'accord n'auraient pas été retenus. Le communiqué du ministère auquel ils font référence (en date du 4 mai 2012) stipule, pourtant, que le ministère s'engage à régulariser la situation de ces enseignants s'agissant, notamment, de leur inscription au doctorat et des moyens pouvant les aider à effectuer leurs recherches dans des conditions normales en leur permettant d'accéder à toutes les bibliothèques et espaces scientifiques des différentes institutions universitaires. Le ministère envisage, en outre, d'augmenter le nombre des assistants universitaires qui seront recrutés et de réviser les critères d'évaluation de manière à valoriser le dossier pédagogique du candidat. Le communiqué précise que ces décisions ont été prises suite aux réunions tenues entre les représentants du ministère et ceux du syndicat de base des enseignants universitaires contractuels affiliés à la Cgtt. Transparence dans les opérations de recrutement Le ministère ne s'opposerait pas à permettre aux anciens enseignants universitaires contractuels d'obtenir de nouveaux contrats à condition que les institutions universitaires concernées le désirent. Dans ce communiqué, le ministère rappelle sa volonté de respecter les libertés syndicales, appelant toutes les parties au respect réciproque et à la préservation de l'intégrité de l'université. Le plus urgent serait, selon les assistants universitaires, d'appliquer en totalité les points sur lesquels il y a eu accord afin de donner à ces enseignants la place qui leur revient. Mais se voulant concrets et pratiques, les contractuels en question remettent sur le tapis des négociations un certain nombre de mesures. Un des points d'achoppement est la circulaire numéro 41/05 de l'année 2004/2005 publiée par la direction générale de l'enseignement supérieur et relative au recrutement des enseignants contractuels, qu'il s'agirait d'annuler. En outre, il y aurait urgence à réviser les lois et décrets organisant l'enseignement supérieur de manière à garantir les droits de chacun. D'ailleurs, au cours de leur sit-in devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et leur grève entamée du 28 janvier au 2 février 2013, les participants avaient lancé un appel à la consécration du principe de l'égalité des chances et de la transparence dans les opérations de recrutement. D'autres points demandent régularisation comme l'annulation des heures supplémentaires, des vacations occasionnelles, de contrat expert et du poste d'attaché à l'enseignement secondaire, en plus de la révision de l'horaire des cours et la suspension du recrutement pour une période ne dépassant pas les deux ans afin de pouvoir réintégrer les enseignants licenciés et ceux dont les contrats ont pris fin. Pour le ministère, la position se caractériserait par sa disposition à être à l'écoute de ces revendications en essayant de les concrétiser et à les mettre en pratique. L'idée de l'intégration systématique des professeurs contractuels s'opposerait aux textes juridiques organisant le secteur. Il y aurait, justement, l'intention de fixer de nouveaux critères de recrutement fondés sur plus de transparence. Ce qui devrait être fait de façon concertée. La porte reste ouverte pour toute personne ayant subi une injustice pour déposer une plainte auprès des instances administratives ou juridiques compétentes.