Et revoilà la question de l'accès aux lycées pilotes qui ressurgit. Les élèves des collèges pilotes pouvaient passer automatiquement avec une moyenne de 15/20 sans avoir à subir les épreuves du Diplôme de fin d'études de l'enseignement de base (Dfeeb). Cette possibilité s'opposerait aux règlements qui instaurent un passage obligé par ce diplôme. Quelques élèves et parents ont remis à l'ordre du jour cette «anomalie». Ils ne veulent pas se soumettre à cet examen sous forme de concours. Leurs enfants doivent accéder automatiquement aux lycées dès qu'ils obtiennent leur 15 de moyenne ou plus. Or, la logique veut que l'idée du concours soit respectée. Certains arguent le fait que le passage de la sixième année primaire au collège en question s'est fait au moyen d'un concours. Il serait, tout aussi normal, que le passage du collège au lycée se fasse par la même voie. D'ailleurs, le parcours des élèves appartenant à l'élite est parsemé de concours. Respecter les règles du jeu Si le Dfeeb est un examen normal instauré pour permettre l'accès à l'enseignement secondaire, il s'est transformé, aussi, en concours pour permettre le passage dans les lycées pilotes. Certes, cela est valable pour les collèges qui n'ont pas le statut de pilote. L'autre argument, qui est très logique, consiste dans la problématique qui pourrait se manifester dans cette opération. Il est possible qu'un élève de 9e année obtienne au Dfeeb une moyenne de 16/20 ou plus sans parvenir à accéder au lycée faute de place. Si on garde la formule du passage automatique, un élève issu d'un collège pilote aura, justement, ce droit (avec uniquement une moyenne de 15/20). Pour beaucoup de pédagogues, ce serait aberrant. La voie saine à suivre serait de se mettre une fois pour toutes d'accord sur les moyens d'accès aux lycées pilotes après une large consultation. Ou tout simplement appliquer les dispositions qui sont, normalement, en vigueur. A savoir, mettre en œuvre les concours existants. La méthode n'est pas propre à la Tunisie. Car si on veut former des apprenants de très haut niveau, on ne va pas puiser dans la mêlée. Des critères de sélection sont obligatoires. Et tous ceux qui s'y sont engagés doivent respecter les règles du jeu jusqu'au bout. Que ces élèves et leurs parents sachent que des concours plus pointus les attendent avant et juste après le supérieur. Rappelons, à titre d'exemple, les fameux concours de l'Ipest et des écoles supérieures françaises et allemandes. Ce sont ces élèves-là qui seront concernés par ces concours dans quelques années. Donnons-leur la chance d'être plus forts et d'être capables de surmonter tous les obstacles dans un futur immédiat. Préparons-les à viser les premières places dans les écoles préparatoires aux différentes études supérieures. Les vaines querelles suscitées, aujourd'hui, ne mèneront à rien. Déjà le niveau de nos élèves est ce qu'il est. Comment oserons-nous, un jour, disputer les meilleures positions avec des élèves et étudiants de très haut niveau?