L'Orchestre symphonique tunisien se produit désormais à guichets fermés. Une jolie trouvaille lui a permis ce succès qui se renouvelle à chaque rendez-vous avec le public. Il s'agit d'un concert périodique, spécial musiques de films. Le dernier en date a eu lieu mercredi dernier au Théâtre municipal. Avec un programme digne d'un cinéphile pointu et d'un mélomane averti, l'Orchestre symphonique tunisien, dirigé par Hafedh Makni, a offert une soirée mémorable à son auditoire. Deux concerts organisés pendant la journée du mercredi 20 mars ont fait bien des heureux. A 16h00, c'était un rendez-vous spécialement conçu pour les jeunes, avec un programme conséquent. A 20h00, place aux choses sérieuses et c'était parti pour un voyage dans les classiques du cinéma occidental et arabe. Le thème musical de 20th Century Fox, signé A. Newman, a ouvert le bal et servi d'intro. Vangelis a pris la relève avec un morceau utilisé pour la bande-son du film 1492, la conquête du paradis de Ridley Scott. Pendant que l'Orchestre symphonique tunisien jouait la symphonie, des extraits du film défilaient sur un grand écran, installé à l'occasion. Il en a été de même pendant toute la soirée. Comme dans le film, les images d'Il était une fois l'Amérique et de Le bon, la brute et le truand ont parfaitement épousé la musique d'Ennio Morricone. Il formait un duo légendaire avec le réalisateur Sergio Leone. L'Orchestre symphonique tunisien a réussi à faire revivre au public les bons moments de cinéma livrés par ces deux grands maîtres. Des temps anciens, la musique a transporté le public vers Les temps modernes de Chaplin, toujours sur des images du film. Le vertige musical a continué pour emmener les présents de Laurence d'Arabie (M.Jarre) à Essedik Youssef (B.Yezdanien), puis La liste de Schindler (J.Williams) et Fatma (Omar Khayrat). La deuxième partie de soirée a été exclusivement occidentale, avec une dominante hollywoodienne. N. Rota, compositeur de la célèbre musique du Parrain, a donné la réplique à Strauss pour son air dans 2001, L'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. Un autre classique a suivi sans transition: Bethany de L.Mason, écrit pour le film Titanic. Un dernier détour avec un compositeur classique, Vangelis, pour le film Les chariots de feu, a sonné la fin proche du concert. L'Orchestre symphonique tunisien n'a pas laissé son public sur sa faim. Un medley sur des thèmes de 007 (C. Custer), puis de Pirates des Caraïbes (K.Badelt) a été suivi de trois bonus: le thème des Looney Tunes, de La panthère rose et enfin de Blanche-Neige. Au bout de ce concert, un concert comme on en voudrait voir plus souvent, l'Orchestre symphonique tunisien a réussi son pari de cibler différentes générations. Le résultat se voyait dans le public venu en famille, en couple ou entre amis. Les différents styles musicaux proposés dans le programme ont été adaptés et arrangés avec brio par les jeunes talents Jawhar Matmati, Hichem et Mohamed Makni. La direction de l'orchestre mise sur la future génération en choisissant, entre autres, des jeunes solistes comme Yassine Guettat et Mourad Gaâloul. Un esprit bon enfant régnait entre les membres de l'orchestre qui ont même fait preuve d'humour et d'imagination en portant, au gré des titres interprétés, des accessoires qui rappellent les films auxquels appartient la musique. Hafedh Makni gardait à côté de lui sur scène une grosse boîte en bois de laquelle il sortait des cadeaux-surprise pour ses solistes, après leurs performances. Il leur offrait des petites peluches, sous le regard amusé des présents, qui attendaient la suite du programme. C'est vrai qu'on en redemande!