Le Syndicat des agriculteurs tunisiens a tenu, hier à Tunis, son premier congrès national avec la participation de 250 congressistes qui devront élire le nouveau bureau exécutif. M. Leïth Ben Becher, président du syndicat, a déclaré à la TAP «qu'un nouveau statut du syndicat devra être présenté après l'élection du bureau exécutif et la présentation et l'adoption des rapports moral et financier». «Le nouveau statut prévoit l'élargissement du bureau exécutif à 12 personnes, contre 9 actuellement», a affirmé le responsable syndical. Et de préciser que le syndicat des agriculteurs tunisiens, créé le 10 décembre 2011, exerce ses activités grâce à des ressources propres (budget de 20.000 dinars) et ne reçoit aucune subvention de l'Etat à l'égard d'autres organisations. Le président de l'Utap, Ahmed Hnider Jarallah, a, pour sa part, souligné que ce congrès constitue une première opportunité pour discuter des moyens à même de résoudre les problèmes auxquels fait face le secteur agricole, notamment les dossiers de l'endettement et la modernisation des structures de production. Un nombre de congressistes a évoqué des questions relatives aux difficultés rencontrées avec la Banque nationale agricole (BNA), mettant l'accent sur l'importance d'éliminer les dettes qui entravent la capacité de production et d'écoulement des produits agricoles. Au cours de son intervention, M. Mohamed Ben Salem, ministre de l'Agriculture, a affirmé que les dettes des agriculteurs ne peuvent être complètement éliminées. Il a, dans le même cadre, rappelé les dispositions prises dans le cadre des lois de finance pour 2012 et 2013, visant l'élimination des taux d'intérêts et le rééchelonnement des dettes sur une période allant jusqu'à 10 ans. Le ministre a en outre réitéré la nécessité pour les agriculteurs d'intégrer des coopératives agricoles qui les aideront à surmonter les difficultés aux niveaux de l'approvisionnement et de l'écoulement des produits. M. Habib Guiza, secrétaire général de la Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt), a évoqué la question de la diversité syndicale, estimant que «Le gouvernement ne semble pas prendre au sérieux cette question». Et de rappeler, dans ce cadre, que des organisations «n'ont pas participé à l'élaboration du contrat social signé, en janvier 2013». Pour le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia, le syndicat constitue une structure qui facilitera le travail de son département. Il a, par ailleurs, appelé à réviser le système de couverture sociale des agriculteurs.