Les approbations totales en faveur de la région de l'Afrique du Nord, durant les trois dernières années, se sont élevées à 5,1 milliards de dollars. « Maintenant que la situation se normalise en Côte d'Ivoire, nous préparons notre retour. Le peuple et le gouvernement tunisiens n'ont ménagé aucun effort pour permettre à la Banque africaine de développement de s'acquitter de sa mission. Nous leur serons éternellement reconnaissants», précise M. Donald Kaberuka, président de la BAD. La décision du retour de la BAD à Abidjan sera prise officiellement en mai prochain par les gouverneurs lors de l'assemblée annuelle de la banque qui se tiendra à Marrakech. Le conseil des gouverneurs devra en effet examiner, lors de la prochaine assemblée à Marrakech, le rapport du comité ad hoc chargé de la question du retour au siège, à Abidjan. Des divergences persistent sur le rétablissement total de la sécurité en Côte d'Ivoire et divers critères d'appréciation ont été fixés. La position de la Tunisie a été claire sur la question, qui privilégie la pérennité et le bon fonctionnement des services de la BAD. Il importe d'éviter que le départ de Tunis n'incite les compétences qui préfèrent rester à proximité de l'Europe à renoncer à leurs contrats. Il convient en effet de préciser que plus de 70% des fonctionnaires internationaux et experts qui travaillent pour la BAD ont été recrutés après la localisation provisoire à Tunis. Il est à noter, aussi, que «le revenu de la banque, malgré la crise financière, ainsi que sa liquidité et sa capacité à supporter le risque demeurent solides. Elle a également conservé sa note triple A, ce qui est une réalisation de taille, qui n'aurait pas été possible sans le soutien des pays actionnaires de la banque», ajoute le président de la BAD. La Banque et l'Afrique en 2013 Le ralentissement de l'économie mondiale moyennant 2%, qui se traduit par une baisse de 1% de la croissance annuelle de l'Afrique, aura certes un impact sur la relance économique de l'Afrique, touchée par la crise économique et financière actuelle. Néanmoins, les stratégies adoptées par les grands pays émergents pour stimuler la consommation interne, afin de compenser la baisse de la demande d'exportations, ont permis la création de nouveaux pôles de croissance comme solutions idoines pour sortir de la crise. Par ailleurs, dans le cadre de ses efforts, la BAD s'est fixé comme objectifs de soutenir la croissance inclusive en Afrique, tout en réduisant les inégalités et en créant plus d'emplois, de fournir des financements pour le développement, à un moment où la situation budgétaire des pays donateurs est étriquée, et, par ailleurs, de trouver d'autres sources de financement. Il s'agit également de mettre les ressources de l'Afrique au service de son développement, qu'il s'agisse de ses ressources naturelles, de ses marchés financiers ou de ses ressources intérieures. Il est à rappeler que la région de l'Afrique du Nord qui représente 48% du portefeuille de la BAD, et qui passe par des phases de transition historique, nécessite des coûts économiques lourds, avec comme défis majeurs l'emploi, la stabilité macroéconomique, l'instauration de la sécurité en faveur des catégories sociales les plus vulnérables, l'engagement de nouvelles réformes susceptibles de promouvoir la croissance économique, sociale, politique... La Banque a accompagné la région de l'Afrique du Nord dans ses périodes de transition en fournissant un appui budgétaire important à la Tunisie. Au cours des trois dernières années (cruciales) de tourmente, les approbations totales en faveur de la région de l'Afrique du Nord se sont élevées à 5,1 milliards de dollars.