Outre les messages de sympathie qui sont en train de circuler sur la toile des réseaux sociaux, une campagne de soutien et de solidarité vient d'être lancée, lors d'une conférence de presse, tenue hier matin, pour la défense de M. Mohamed Fehri Chelbi, universitaire et ex-directeur général de la Télévision tunisienne, gardé actuellement en détention pour avoir été inculpé de malversation dans «l'affaire Cactus Prod». L'initiative est pilotée par ses collègues enseignants, ses anciens étudiants, des activistes de droits de l'Homme, ainsi qu'un groupe d'avocats avec à leur tête le bâtonnier Me Chawki Tabib. Tout un réseau de représentants de la société civile qui tient à agir sous la bannière d'un comité élargi de soutien en faveur de M. Chelbi. Cet homme, présumé coupable, est reconnu pour ses hautes qualités humaines et professionnelles dont il a fait preuve le long de son parcours universitaire à l'Ipsi et lors des responsabilités administratives qu'il avait assumées à la tête du Capjc et en tant que directeur général de l'Etablissement de la télévision tunisienne en 2009, poste qu'il a occupé jusqu'à sa destitution en décembre 2010. Plus tard, quelques mois après la révolution, il avait fait l'objet de poursuites judiciaires. Un mandat de dépôt a été émis à son encontre en juin 2012 puis un deuxième en janvier dernier. Ont été aussi impliqués dans cette même affaire quatre autres anciens PDG de la télévision : Brahim Fridhi, Mustapha Khammari, Moncef Gouja et Hédi Ben Nasr. Les cinq sont actuellement sous les verrous. Contacté par téléphone, Me Hassan Ghodhbani, avocat de M. Chelbi Fehri, a révélé que le procès est actuellement en instance. Selon lui, il ne sera bouclé qu'après avoir statué sur l'affaire du propriétaire de Cactus Prod, Sami Fehri. Et de revenir sur le procès de M. Chelbi Fehri, l'avocat de la défense a déclaré que l'emprisonnement de son client est considéré comme une persécution. Le refus de sa libération conditionnelle était une première dans l'histoire de la justice tunisienne, comme l'a affirmé à maintes reprises Me Ghodhbani. Faisant la lumière sur les aspects juridiques du procès, l'avocat de la défense nous a relevé que M. Fehri Chelbi a été jugé conformément à l'article 96 du code pénal, pour avoir abusé de son pouvoir pour rendre un service à autrui auquel il n'a pas droit, alors que ce n'est pas le cas. L'affaire, d'après lui, devrait relever de la justice civile et non de celle pénale, car il n'y a pas de fait criminel, ni pour ce qui est des acteurs principaux de l'affaire, ni des complices. Et de préciser que ce qui est reproché à Mohamed Fehri Chelbi, ainsi qu'aux anciens PDG de l'Etablissement de la télévision tunisienne (ETT), n'est autre qu'une petite faille dans l'accord conclu entre Cactus Prod et l'ETT relatif aux plages publicitaires. Et pour cause, l'avocat appelle à la libération de toutes les personnes impliquées dans cette affaire. Cette conférence de presse annonciatrice d'une campagne de soutien a tenu à montrer au large public que Mohamed Fehri Chelbi est une personne au-dessus de tout soupçon, ne méritant point un tel sort après un long parcours de professionnalisme. Par ailleurs, une lecture a été donnée d'une pétition de soutien en sa faveur, dans laquelle les signataires expriment leur appui constant et indéfectible à l'accusé, tout en se montrant vivement solidaires avec lui. Ils font part de leur profonde conviction qu'il est victime d'une injustice préjudiciable à son image et à sa dignité, tout en exprimant leurs craintes que ce processus judiciaire ne mène pas au règlement des dossiers de la malversation dans le secteur médiatique.