Les Cabistes méritaient mieux qu'un match nul On savait que ça n'allait pas être facile mais on avait eu l'agréable surprise de voir les Bizertins, en cet après-midi de dimanche, acculer les Egyptiens d'Al Ahly à défendre en masse le plus clair du temps. Dans un tel contexte, les camarades de F. Ben Mustapha ont eu d'énormes difficultés à pénétrer le double rideau défensif érigé par le coach Houssem El Badri. Cet adepte du 4-4-2 a cadenassé sa zone et a procédé par des contres rapides et dangereux, fort heureusement pour le CAB, tous contenus par une bonne arrière-garde dirigée par Jabeur et Jaziri. Mais plus on avançait dans la partie et plus on espérait l'ouverture du score pour les Nordistes, tellement ils pressaient leurs adversaires. Et malgré ce manque de réussite, voire cette incapacité à percer le mur égyptien, les «Jaune et Noir» n'ont jamais baissé les bras. C'était clair, l'équipe d'Al Ahly a bien étudié le jeu du CAB et a adopté une stratégie appropriée en conséquence. On sait que les avants locaux sont très véloces, à l'image de Rjaïbi, Troudi et Mhedhebi et ont besoin d'espace pour mettre à profit cette qualité. Or, leurs adversaires ont fermé toutes les brèches par Rabiaâ, Maawadh, Néguib, derrière une autre ligne constituée de Achour, Jomaâ et Baraket, parfois soutenus par les attaquants Metâb et Abdeldhaher. Un vérittable catenaccio! Ce refus de faire de jeu a permis aux protégés de Kbaïer d'exercer une légère domination sur leurs vis-à-vis, le temps de possession du ballon ayant été largement à leur avantage. «Nous avons eu du mal à prendre en défaut nos adversaires, tellement ils étaient regroupés derrière. D'habitude, cette équipe essaie de faire le jeu et de le prendre à son compte. Nous l'avons rarement vue défendre, même en déplacement, et subir en permanence le match», affirmait Mondher Kbaïer à l'issue de la rencontre, relativement déçu. Certes, le CAB a dominé territorialement Al Ahly mais il a manqué cette dernière touche, ce punch devant les buts gardés par Ikrami. Kbaïer révise ses plans Et pourtant on a failli assister à l'ouverture du score en fin de 1ère période, à la suite d'un corner de Harrane qui a suivi un cafouillage monstre devant le gardien égyptien. A court de solutions durant plus d'une mi-temps, le coach Kbaïer a dû revoir ses plans pour mieux harceler la défense d'Al Ahly. Avec Rjaïbi à la pointe de l'attaque, Karekasi en position plus repliée venant de derrière et Mhadhebi à gauche, le compartiment offensif a éprouvé toutes les peines du monde à prendre le dessus sur son vis-à-vis. Les longues ouvertures destinées à Rjaïbi ont toutes échoué devant les athlétiques défenseurs égyptiens, à l'image de Neguib, Rabiaâ, Achour ou encore Jomaâ. Le «petit» attaquant du CAB, perdu au milieu de ces «colosses», n'a pu avoir son rayonnement habituel. C'est alors que Mondher Kbaïer le remplace par un milieu, Hadhria, et fait avancer Karekasi d'un cran pour peser davantage, le Rwandais étant plus puissant sur le plan physique. Et pour permettre à l'attaque de concrétiser la légère domination locale, l'entraîneur bizertin fait entrer Salhi à la place de Mhedhebi. C'est à partir de ce moment-là que les Cabistes ont pris sérieusement les choses en main, multipliant les actions et les occasions de but, mais la précipitation devant les buts et leur maladresse ont donné l'occasion au gardien Ikrami de se distinguer plus d'une fois, notamment sur une frappe de Troudi, sur celle de Salhi qui est passée de peu à côté ou encore sur cette tête de Jabeur qui est allée se perdre dans la nature. Mondher Kbaïer aura tout essayé avec l'incorporation de Machani dans les dernières minutes en attaque. La chance lui a tourné le dos jusqu'au bout. «On a contraint l'adversaire à rester dans son camp. On n'a pas su marquer, malheureusement pour nous. On a réussi certaines choses et on a échoué dans certaines autres. Ce sera difficile pour les deux équipes au match retour», devait conclure l'entraîneur bizertin après le match. Malgré donc ce nul, le CAB garde ses chances intactes pour se qualifier à la phase des poules. Il faut y croire encore!