A l'annonce, tard dans l'après-midi, de la décision de la commission d'appel relevant de la FTF confirmant celle prise par la Lnfp il y a à peine dix jours, on pensait voir la rue à Bizerte investie par des manifestants pour une nouvelle marche de contestation. Eh bien il n'en a rien été de tout cela ! En sillonnant les principales artères de la ville aux alentours de 19 heures, seuls quelques mécontents étaient regroupés du côté de l'horloge, au croisement des avenues Habib-Bourguiba et Hassen-Nouri, guettant un éventuel «grabuge» pour trouver leur bonheur: la confusion. De leur côté, après avoir fêté leur 8e anniversaire, les ultras marines — groupe de supporters cabistes — qui ont mis de la musique au pied d'un énorme drapeau «jaune et noir», ont quitté les lieux dans le calme. Devant la municipalité, le drapeau national flottait tel un cœur qui battait la chamade, l'amour du pays passant avant toute autre considération. Les appels répétés des responsables bizertins au respect et au calme ont été entendus par Tout Bizerte. Concernant la décision de la commission d'appel donnant de nouveau le classement de la Lnfp, à savoir l'EST en tête de la poule A, le CA 2e et le CAB 3e, elle était attendue, car on ne se faisait pas d'illusion dans la capitale du Nord. «Depuis que ce genre d'instances existent, jamais le CAB n'a obtenu gain de cause. Les dés étaient toujours jetés d'avance. Et ça continue ! C'est David contre Goliath», nous a affirmé Habib J., un supporter nordiste, avec beaucoup d'ironie et d'amertume rencontré après la confirmation de la «sentence». Sur le plan de la sécurité, le directeur des brigades de l'ordre public (BOP) Ali Belhiba a donné l'ordre à ses forces de ne pas céder aux provocations des quelque 200 manifestants qui se sont réunis autour du jardin Dag-Hammarskjöld afin d'éviter des affrontements. «Vers 20h00, tout le monde était rentré chez soi sous la protection de la police et heureusement on ne déplore aucun accident de quelque nature que ce soit», affirme Sami Belkacem, policier présent sur les lieux. Pour ce qui est du domaine sportif, M. Bassam Zouaoui, porte-parole du CAB, a accueilli la nouvelle, qui n'en est pas une, avec beaucoup de sagesse. «Nous ferons recours auprès de la Commission nationale d'arbitrage sportif (Cnas) en guise de contestation de cette décision. Nous laisserons les instances concernées faire leur travail. Nous faisons confiance à la justice et nous respectons le droit, qu'il soit en notre faveur ou non», indique-t-il. Apparemment, les esprits se sont calmés et tout est rentré dans l'ordre. A Bizerte, on ne demande qu'une seule chose: le respect du droit. La Fifa pourrait être saisie Bassem Zouaoui, porte-parole du CA Bizertin, a indiqué, dans une déclaration à l'agence TAP, que le «CA Bizertin déposera un recours auprès du Cnas, au sujet de la décision de la commission d'appel, dès lors que nous ne sommes ni satisfaits, ni convaincus, par les décisions de la Lnfp et de la commission d'appel. Nous sommes, par conséquent, déterminés à aller de l'avant, pour épuiser l'ensemble des moyens, voies et degrés juridiques disponibles, à l'effet de défendre les intérêts du CAB et de satisfaire notre conscience et notre public». Le porte-parole du club du Nord a fait observer que «parallèlement au recours déposé auprès du Cnas, nous examinerons la possibilité de recourir à la Fédération internationale de football (Fifa) pour préserver les droits de notre club».