Qu'est-ce qu'une mine antipersonnel ? Les mines de mont Chaâmbi seraient-elles artisanales ou industrielles ? Et quel enseignement tirer des incidents de Kasserine ? Réponses du colonnel à la retraite Boubaker Ben Kraïem. Les mines qui ont explosé à Jebel Chaâmbi sont loin d'être artisanales. Il me semble qu'elles étaient produites dans de grandes usines. Pour mieux saisir la chose, d'abord il faut rappeler qu'une mine antipersonnel est une mine conçue pour exploser du fait de la présence, de la proximité ou du contact d'une personne. Son usage vise à mettre hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes ». Ces armes blessent ou tuent leurs victimes sous l'effet combiné de l'explosion et de l'impact des fragments métalliques projetés au moment de l'explosion. Voilà ce qu'on peut dire en guise de définition. Toutefois, la question qui se pose est, à mon sens, d'un tout autre ordre. Comment ces groupes ou ces individus sont-ils parvenus à enfouir des mines dans un terrain assez rocailleux et étendu ? Une opération pareille nécessite pas mal de compétences et de savoir-faire. Je pense qu'il y a péril en la demeure et que le danger qui guette le pays, du point de vue sécuritaire, s'avère de plus en plus pesant. D'où la nécessité de penser à mieux équiper nos forces militaires. Il y a par ailleurs un détail qui m'intrigue : l'ordre donné aux militaires sur le terrain de ne pas tirer. Pourquoi a-t-on agi de la sorte alors qu'il s'agit de terroristes dans le camp adverse ? J'ai l'impression, voire la certitude, qu'il y a quelque chose qui ne marche pas. Je pourrais même vous confier que je ne reconnais plus mon pays. Et l'inertie des partis et de la société civile m'interpelle à plus d'un titre. Par ces moments délicats, il me semble qu'une grande mobilisation de la part des partis et de la société civile est plus que jamais nécessaire et utile.