Le journaliste Zied El Héni a été entendu par le juge d'instruction du 18e bureau du Tribunal de première instance de Tunis dans le cadre de la plainte déposée contre lui par le directeur général des services spéciaux au ministère de l'Intérieur, Mehrez Zouari. Dans une déclaration à l'agence TAP, El Héni a dit avoir confirmé lors de cette audition les informations qu'il avait divulguées, et réclamé le transfert du dossier à la justice militaire. Le journaliste s'est, également, dit étonné d'avoir été convoqué par le juge d'instruction sans que les informations qu'il avait adressées sous forme de lettre ouverte au procureur de la République ne soient, préalablement, vérifiées. Zied El Héni avait déclaré, le 8 février 2013, sur le plateau d'une chaîne de télévision privée, détenir des «informations graves» sur une éventuelle «implication du directeur des services spéciaux au ministère de l'Intérieur, Mehrez Zouari, dans l'assassinat de Chokri Belaïd, et dans la mise en place d'un appareil sécuritaire parallèle relevant du mouvement Ennahdha». En solidarité avec Zied El Hani D'autre part, le président de l'Association nationale des jeunes journalistes (Anjj), Abderraouf Bali, a estimé, dans une déclaration à l'agence TAP, que la convocation du journaliste Zied El Héni par le juge d'instruction, en cette journée mondiale de la liberté de la presse, est une «offense à tous les journalistes et un nouveau palier en termes d'atteinte à la liberté d'expression». Et d'ajouter, lors d'un sit-in tenu hier matin, devant le tribunal de première instance de Tunis, par l'Anjj, en solidarité avec Zied El Héni : «Certaines parties cherchent à offenser les journalistes par des moyens pire que ceux endurés l'année écoulée». Défendre un collègue dont la liberté d'expression a été lésée, a-t-il fait remarquer, est un message qui atteste de la «solidarité des journalistes et de leur détermination à protéger le secteur». De son côté, Zied El Héni a exprimé sa fierté de célébrer, avec ses confrères journalistes, la Journée mondiale de la liberté de la presse, au tribunal où il est convoqué par le juge d'instruction dans le cadre de la plainte déposée contre lui par un haut cadre du ministère de l'Intérieur. «La présence des journalistes et des défenseurs de la liberté d'expression est une confirmation que le secteur de l'information a été libéré et qu'il demeurera ainsi», a soutenu El Héni, assurant que les journalistes tunisiens «ne renonceront pas à la liberté de la presse qui constitue l'un des principaux acquis de la révolution». Plusieurs journalistes et représentants de la société civile ont participé au sit-in aux côtés du secrétaire général du Syndicat général de la culture et de l'information, Nébil Jmour, et de membres du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt).