Un simple effet de mode ou une véritable alternative économique ? Sur le plan des discours des économistes, et surtout des politiciens, l'économie sociale et solidaire (ESS) est en mesure d'apporter des réponses aux besoins pressants de la société. Et les expériences internationales le démontrent. Des pays scandinaves, où les opérateurs de l'ESS pourvoient 25% des postes d'emploi, à la rive nord de la Méditerranée, où des structures professionnelles ont fait les beaux jours de plusieurs filières agricoles ou des petits métiers, les opérateurs de l'ESS ont apporté une réponse permanente aux besoins de leurs bénéficiaires. Mieux encore, le tissu de l'ESS a montré une forte résilience face aux crises financières. Mais en pratique, les réalisations dans les pays de la rive sud sont bien divergentes des pays du Nord. Donc, l'ESS dans cette région a du chemin à faire. Pour positiver, on note que le potentiel de développement est important. En effet, ces formes de mise en commun des outils de production et des patrimoines pourraient doter les bénéficiaires de possibilités de développement peu ou pas accessibles en solo. Toutefois, l'expérience socialisante en Tunisie, notamment son échec, avait fortement sanctionné les agriculteurs. Et ses effets sont ressentis jusqu'à nos jours par des générations qui n'avaient pas vécu cette expérience. Dans cette perspective, une barrière culturelle de taille s'ajoutera sur le chemin des entreprises de l'ESS.