L'entreprise de fabrication de blocs en ciment ferme ses portes et 17 employés sont au chômage La nouvelle est tombée comme un couperet sur les habitants de la ville du Kef, hier, après l'annonce du patron de l'usine de fabrication de blocs en ciment pour pavés et bordures de route de sa décision de fermer son entreprise et mettre les 17 employés au chômage technique. Advienne que pourra. Une décision qui intervient après le constat d'échec enregistré, ces derniers mois, au niveau de l'entreprise en matière de poursuite de l'activité, suite à la pérennisation de la pénurie de ciment qui affecte non seulement le marché régional mais tout le pays. Mourad Ben Jebli se dit indigné face au silence du gouvernement au sujet de la situation catastrophique dans laquelle est plongée son entreprise, laquelle, a-t-il reconnu, n'arrive plus à honorer ses engagements face à sa clientèle, au demeurant de plus en plus exigeante sur les délais. Aujourd'hui, les pertes, a-t-il encore estimé, sont devenues insupportables et l'entreprise se dirige vers la banqueroute, autrement dit la faillite, dans la mesure où les conditions de travail sont devenues préjudiciables pour lui et pour ses employés acculés, on ne peut plus, à vivre au chômage, d'autant plus que la situation perdure depuis trois mois. Pour le président de la représentation régionale de la Confédération tunisienne des entreprises citoyennes, Tahar Zaghdoud, le gouvernement a manqué à ses obligations envers les entreprises actives et donc envers l'économie du pays, dans la mesure où le pays cherche, selon lui, à se redresser d'une situation maladive mais se trouvant malheureusement face à l'inertie d'un gouvernement en perte de vitesse, ce qui pousse les patrons à la résignation et à prendre leur mal en patience alors que l'emploi gagne en précarité. Dans une réaction positive au sujet de la pénurie de ciment qui secoue la région depuis deux mois et qui a entraîné un climat de suspicion et d'inquiétude parmi les chefs d'entreprises régionales, l'un des responsables administratifs de la seule cimenterie d'Om El Klil de Tajerouine, qui produit annuellement un million de tonnes de ciment, a tenu à préciser que la situation est en voie de résolution puisque la cimenterie va reprendre dès la fin de cette semaine, selon ses propos, sa vitesse de croisière avec près de trois mille tonnes par jour contre un millier de tonnes actuellement. Une augmentation qui a été rendue possible grâce à la remise en service du second four de la cimenterie ces jours-ci après une phase de réparation et d'entretien. Mais peut-on croire de tels propos au regard de la gravité de la situation et la ruée vers le ciment dans la région et dans le pays où les constructions anarchiques poussent comme un champignon, nécessitant de surcroît d'importantes quantités de matériaux de construction ? Pourvu que l'on ne perde pas une seule entreprise dans le pays et que l'on donne la priorité aux entreprises plutôt que de contribuer à travers le laxisme à les détruire.