• Doublement des exportations industrielles et triplement des investissements à l'horizon 2016 La Tunisie, forte de la qualification de ses ressources humaines et de son infrastructure technologique développée, dispose désormais de tous les atouts devant lui assurer une place de choix parmi les sites technologiques les plus attractifs dans la région euroméditerranéenne. C'est ce qui ressort du débat engagé lors du premier panel intitulé "Les atouts de la Tunisie dans l'attraction de la technologie" tenu, hier, à Gammarth (banlieue nord de Tunis), dans le cadre de la 12e édition du Forum de Carthage sur l'investissement. Ce panel a été l'occasion de présenter le rôle du capital humain dans la maîtrise de la technologie et de mettre l'accent sur les efforts déployés par la Tunisie en matière d'éducation, de formation et de recherche et d'amélioration du taux de pénétration du savoir et de la technologie dans les secteurs productifs. Dans son intervention, M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie, a passé en revue les réalisations accomplies par la Tunisie en matière de mise à niveau technologique, relevant que ces efforts ont permis à l'entreprise industrielle de se doter des moyens humains et matériels à même de renforcer sa compétitivité et de consolider son positionnement à l'international. "En 2009, près de 2.000 entreprises industrielles disposent d'outils de production et de conception les plus modernes, contre 10 en 1995, et 1.300 entreprises ont été certifiées ISO, contre 6 en 1995", a-t-il ajouté. Un important gisement de compétences Le ministre a indiqué que cette démarche de développement technologique a été renforcée par la disponibilité en Tunisie d'un important gisement de compétences, estimé à près de 400.000 étudiants, en 2009, dont 30% sont orientés vers les sciences de l'ingénierie, l'informatique et les filières techniques, et de 28.000 chercheurs exerçant dans plus de 630 laboratoires et unités de recherche. Il a fait savoir que ce potentiel de ressources humaines et les moyens conséquents consacrés à l'éducation, soit 7% du PIB, ont permis à la Tunisie d'être classée première à l'échelle africaine en termes de compétitivité par le Forum économique de Davos (2009-2010). M. Chelbi a précisé que les principaux objectifs quantitatifs de la stratégie industrielle à l'horizon 2016 sont, notamment, le doublement des exportations industrielles pour passer de 8,3 milliards d'euros en 2007 à 16,6 milliards d'euros en 2016 et le triplement des investissements dans ce secteur, en vue de les porter à 1,65 milliard d'euros en 2016. Sur le plan qualitatif, le ministre a indiqué que la stratégie industrielle de la Tunisie prévoit une montée en gamme des filières en faveur des activités émergentes et à forte composante technologique (biotechnologies appliquées à l'environnement, les Ntic, plastiques techniques, aéronautiques…). Ce panel a été également, l'occasion de présenter l'expérience des technopôles établis en Tunisie et de passer en revue les différents mécanismes mis en place pour le financement des projets innovants (fonds commun de placement à risque (Intech), prime d'investissement en recherche-développement (Pird), programme national de recherche et d'innovation (Pnri). Pôle d'excellence M. Néjib Karafi, président-directeur général de la Société du technopôle de Borj Cédria, a indiqué que la création de technopôles en Tunisie s'inscrit dans le cadre des objectifs visant l'édification d'espaces privilégiés, voire des "îlots d'excellence" favorisant des synergies entre formation-recherche-management. Il a fait savoir que le technopôle de Borj Cédria est le premier parc à abriter un institut de formation environnementale dans la région africaine (Institut supérieur des sciences et des technologies de l'environnement (Isste), outre les centres de recherche qu'il héberge, depuis 20 ans, dans des domaines clés, tels que la valorisation des ressources naturelles, le recyclage des eaux usées, la promotion des énergies renouvelables. Des responsables de sociétés étrangères implantées en Tunisie ont, par ailleurs, présenté leurs témoignages au cours de ce panel. A ce titre, M. Mohamed Larbi Rouis, P.-d.g. de Leoni (Société industrielle allemande), a mis en exergue la qualité des ressources humaines que le pays recèle, facteur qui, a-t-il dit, a incité la société mère à transférer son centre de recherche en Tunisie.