Mats Wilander en a fait depuis longtemps son favori du tournoi et Bjorn Borg le voit carrément devenir n°1 mondial dans quelques mois. Même si le doute est permis sur la réelle objectivité des anciennes gloires suédoises, force est de constater que Robin Söderling est en train de donner du crédit à leurs prophéties. Sensation de la dernière édition, il confirme avec brio pour échapper au syndrome Pernfors, son compatriote qui avait atteint la finale en 1986 puis disparu de la circulation. Les retrouvailles avec Rafael Nadal, que le Suédois avait sorti l'an passé en 8e de finale, sont une bonne nouvelle pour le tournoi. Pimentées, elles peuvent même sauver ce Roland-Garros tristounet, l'extirper de la léthargie. Sur les quatre demies (hommes et femmes confondus), trois ont été expédiées. Comme prévu, seul le duel entre Robin Söderling et Tomas Berdych a été indécis, donc passionnant. En revanche, la qualité du jeu a laissé à désirer. Face à son double, ou presque, le Suédois est apparu moins constant que contre Roger Federer (8 services perdus, 63 fautes directes !). D'où le score en montagnes russes (6/3, 3/6, 5/7, 6/3, 6/3) : Alors que Nadal n'en avait pas encore terminé avec Jurgen Melzer, dévoré en trois fourchetées (6/2, 6/3, 7/6), Robin Söderling imaginait déjà la finale de demain : «Je reste sur deux victoires contre Rafael et l'expérience de ma finale contre Federer va m'aider. L'important sera de mieux démarrer que l'an passé.» Etrangement «tendu sur la fin» face à l'Autrichien comme il l'a reconnu, l'Espagnol, qui avait servi pour le match à 5/4, ne semble pas si souverain : «Je ne joue pas très bien depuis le début du tournoi alors que j'ai réalisé la meilleure saison sur terre de ma carrière avant d'arriver à Paris. C'est bizarre.» Pas tant que ça. S'approcher de Bjorn Borg (6 titres) et reprendre la 1ère place mondiale, ça pèse forcément.
