Les travaux de l'atelier de travail régional portant sur la gestion des ressources hydriques dans les constitutions arabes ont pris fin, hier à Tunis, après avoir abouti à une série de recommandations, laquelle sera transmise aux décideurs des pays arabes respectifs. Cet atelier, concocté par le bureau de l'Unesco au Caire et tenu grâce à la collaboration de l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (Alecso), l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (Isesco) ainsi que le Conseil arabe de l'eau, a permis les deux derniers jours de réunir un groupe d'experts en la matière, représentant bon nombre de pays arabes comme la Tunisie, l'Egypte, le Soudan, la Libye, le Maroc, la Jordanie, le Liban, le Yémen, l'Arabie Saoudite et Oman autour d'une problématique jugée vitale dans la région, à savoir la gestion des ressources hydriques et son insertion dans les projets de constitution. Ce sujet acquiert, en effet, une importance de taille, notamment dans un contexte géographique, démographique, économique et politique délicat, nécessitant une réforme salvatrice du domaine de la gestion des ressources hydriques; une réforme à même de préserver le capital hydrique de la région, de le protéger grâce à un cadre juridique performant et de promouvoir la culture de la gestion des eaux dans une région des plus touchées par le risque de pénurie. Après deux journées de débats et de présentation de l'état des lieux de la question hydrique dans les pays précités, les experts se sont mis d'accord sur l'impératif d'intervenir désormais sur onze axes primordiaux. Présidant la séance de clôture, M. Moncef Rkaya, directeur général chargé des ressources hydriques au sein du ministère de l'Agriculture, a avancé les onze recommandations qui seront transmises aux décideurs des pays respectifs. L'assistance a été unanime sur la définition des ressources hydriques comme étant des ressources nationales à préserver et à développer dans le cadre d'une responsabilité collective et qu'il convient de l'intégrer dans les projets constitutionnels. Les experts arabes ont souligné l'étroite corrélation entre la sécurité hydrique et celle alimentaire. Ils ont mis les Etats, les gouvernements ainsi que la société civile face à l'impératif d'assumer leur responsabilité d'élaborer un mode développemental garantissant l'égalité et l'équilibre socioéconomique ainsi que le droit aux ressources hydriques loin de toute forme de discrimination. Ils ont également insisté sur la nécessité de promouvoir la contribution de la société civile et du secteur privé dans la gestion durable et intégrale des ressources hydriques. D'où l'implication, désormais, des structures et mécanismes concernés par ces ressources dans la mise en place de nouvelles politiques d'exploitation et de gestion de l'eau. Par ailleurs, les experts ont recommandé une meilleure gestion des bassins hydriques liant plusieurs pays arabes et leur exploitation comme étant une unité hydrique partagée, dans le respect, évidemment, des conventions bilatérales, des partenariats et des cadres juridiques. D'autant plus que la création de mécanismes et de structures juridiques propres au traitement du contentieux hydrique entre les différents pays de la région s'impose. Parmi les recommandations figure l'idée d'élaborer un dictionnaire arabe des synonymes, portant sur les mots techniques propres au domaine hydraulique; lequel dictionnaire serait d'un apport notable pour l'échange d'expériences et de projets entre les experts. L'assistance a, également, insisté sur la promotion de la culture de gestion des eaux par le biais d'une information, d'une politique et d'une stratégie permettant une meilleure adaptation au contexte géographique. Pour ce, il conviendrait de promouvoir la recherche scientifique en matière de gestion. Les experts ont recommandé, en outre, le développement et la généralisation de l'exploitation des ressources en eau non conventionnelles grâce notamment au recours aux nouvelles technologies. La création et le développement d'une base de données portant sur les ressources hydriques ont été l'ultime recommandation des experts.