Les opérateurs de téléphonie mobile Tunisiana et Orange Tunisie ont procédé dernièrement à la signature d'un contrat de partenariat avec la société Interoute, propriétaire de la plus grande plateforme de services Cloud en Europe, pour la mise en service d'un câble sous-marin entre la Tunisie et l'Europe. Ce câble sous-marin relie la ville de Kélibia à la ville italienne de Mazzara Del Vallo. D'une capacité de 16 Térabits par seconde, l'infrastructure de fibres optiques baptisée «Didon» a été déployée par Alcatel Submarine Networks et France Telecom Marine pour un coût de 20 millions de dinars. Elle s'étendra sur une longueur de 170 km et sera mise en service en mai 2014. Comme le confirment Orange et Tunisiana, ce câble sous-marin renforcera les capacités de leurs réseaux internationaux existants et permettra un meilleur débit pour les échanges de données. Ce partenariat permettra également d'offrir plus de capacité et de sécurité aux utilisateurs d'Internet à des prix réduits et d'affiner la qualité de leurs services en les hissant au rang des standards internationaux. A ce propos, Mme Fatma Belhadj, chargée de communication au sein de l'entreprise Tunisiana, fait remarquer que la mise en service du câble sous-marin permettra une plus grande concurrence sur la bande passante internationale qui est aujourd'hui un monopole de Tunisie Télécom. «Cela aura pour conséquence une baisse des tarifs de l'internet en Tunisie», précise-t-elle. Dans la même perspective, elle fait observer que cette démarche aboutira à un meilleur partage de l'infrastructure qui est une pratique courante. Par ailleurs, l'autre question qui se pose dès lors qu'on aborde les problématiques liées au secteur des télécommunications serait fort probablement le recours aux réseaux alternatifs. Dans ce sens, la même interlocutrice avance que le partage de la fibre et des sites est une pratique courante entre Tunisiana, Orange Tunisie et Télécom. «Nous utilisons également l'infrastructure mise en place par la Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft)», ajoute-t-elle. L'autre perspective est, selon elle, de profiter des réseaux de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg). «Des études d'opportunités sont en cours afin de déterminer le besoin exact et les possibilités de coopération». Sur un autre plan, il faut dire que le partage des numéros demeure le maillon faible de la chaîne si l'on appréhende le fonctionnement du secteur des télécommunications comme un ensemble d'activités étroitement liées entre elles. De ce point de vue, Mme Belhadj note que le régulateur est en train d'accélérer au maximum la mise en œuvre de la portabilité des numéros. Toutefois, elle ne voit pas comment pourrait aller plus vite cette initiative. Reste à dire, au demeurant, que si la plupart des pouvoirs publics et opérateurs nationaux de télécommunications ont mis les bouchées doubles pour se connecter aux câbles sous-marins à fibre optique, c'est parce que les télécommunications par voie satellitaire sont exorbitantes et, surtout, moins performantes que le câble sous-marin. D'ailleurs, l'expansion tentaculaire du réseau via le déploiement du câble sous-marin trans-continental est devenue phénoménale ces derniers temps. Au cours des décennies 80, l'Europe s'est connectée aux Amériques, puis au cours des années 90, l'Asie a rejoint le réseau. Le secteur privé, assoiffé de profits, a étendu ses ramifications au seul continent laissé pour compte par le marché : l'Afrique. C'est au cours de la décennie des années 2000, mobilisant plus de 45 milliards de dollars qu'a été déployé le long des côtes occidentales et orientales du continent africain plus de 60.000 km de fibres optiques. Le réseau ainsi développé permet aujourd'hui l'utilisation de canaux de communication à de nombreuses fins dont, évidemment, le déferlement d'offre de formation en ligne. Espérons bien que le câble sous-marin prévu en Tunisie permette entre autres un meilleur accès de nos générations présentes et futures à d'importantes formations en ligne.