Des voix s'élèvent pour obtenir la récupération d'ex-patrons de la sécurité, qui écartés, qui partis à la retraite, leur longue expérience pouvant apporter le plus à la lutte contre le terrorisme dans le pays L'idée a fleuri il y a quelques mois, avant de dépasser, ces jours-ci l'étape embryonnaire, avec la multiplication du nombre de voix qui s'élèvent dans le but d'obtenir la récupération de «la vieille garde de la sécurité nationale», celle-là même qui a longuement fait la preuve de sa compétence avant la révolution, et dont la riche expérience pourrait s'avérer utile dans la lutte contre le terrorisme en Tunisie, étant donné que cette lutte, par son atrocité et ses incertitudes, est devenue désormais une cause nationale pour la défense de laquelle tous les Tunisiens, quels que soient leurs tendances et leur passé, devront impérieusement s'impliquer. Des barons récupérables L'on sait qu'au lendemain de la révolution, l'ex-ministre de l'Intérieur, Farhat Rajhi, a tôt fait, au prix d'une de ces hâtes dont il a seul le secret, d'écarter des dizaines de cadres de la boîte dont «14 poids lourds» qui constituaient l'épine dorsale de l'appareil sécuritaire du pays, pour avoir été tous formés dans les célèbres écoles européennes et américaines. Or, leur licenciement s'est avéré, par la suite, abusif, parce que précipité et mal étudié, d'où leur réhabilitation récente par la justice. Rétablis ainsi dans leurs droits, ces barons de la sécurité ne sont-ils pas récupérables ? «Oui», répond, sans hésiter, un cadre policier averti qui estime que «ces messieurs sont forts d'une grande expérience qu'il serait stupide de ne pas exploiter, surtout qu'ils avaient longtemps su gérer des dossiers aussi sensibles que le terrorisme, les renseignements et la sûreté de l'Etat. Non, il faut trouver une solution pour assurer leur réintégration, et je suis persuadé qu'ils apporteront le plus dans cette lutte qui nous oppose à Al Qaïda». La même thèse est soutenue par un agent de la Garde nationale qui assure que «parmi ces ex-patrons, nous comptons de vrais génies en matière de sécurité, particulièrement dans les domaines des investigations, de la prévention anticipative et du suivi quotidien. Eux qui ont leurs antennes et des indics un peu partout en Tunisie, et même à l'étranger. Se priver de ces mines par les temps difficiles qui courent, c'est en quelque sorte retourner son arme contre soi». Or, le hic est que certains d'entre eux sont encore vus d'un mauvais œil par les islamistes, et à leur tête bien sûr les nahdhaouis qui les redoutaient comme la peste dans les années 80-90, à l'époque de la croisade antireligieuse lancée par Ben Ali. Mais d'aucuns savent pertinemment que les plus dangereux et les plus «indésirables» de la vieille garde sont aujourd'hui soit en prison, soit en cavale, et sont donc assurément irrécupérables. En revanche, ceux que la justice a réhabilités ne méritent-ils pas qu'on pense à leur éventuelle réintégration dans leur terrain de prédilection, à savoir le ministère de l'Intérieur ? De toutes les façons, l'expérience a réussi un peu partout en Europe, aux USA et même dans le monde arabe où de vieux routiers de la sécurité ont été rappelés au service en dépit de leur âge avancé et de fortes réticences de certains. C'est que seul l'intérêt national prévaut et qu'il faut savoir faire contre mauvaise rancune bon cœur. Explosion d'une mine au Chaâmbi : Pas de victime Une mine a explosé à 4h00 du matin, au Mont Chaâmbi, sans faire de victime, a fait savoir le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel-major Mokhtar Ben Nasr. Cette explosion s'est produite au passage d'un animal sauvage sur un sentier difficile d'accès au Chaâmbi, loin de la zone de déploiement de l'armée et de la sûreté nationale, a précisé Ben Nasr, dans une déclaration à l'agence TAP. Une série d'explosions avaient eu lieu, ces derniers temps au Chaâmbi, causant des pertes humaines et des blessés, outre des dégâts matériels.