Les tribunes du Festival des arts plastiques de Maharès qui ont pour thème : «La caricature, humour sans euphémisme», et prévues pour aujourd'hui et demain, seront une occasion pour rendre un hommage au caricaturiste palestinien Néji El Ali, assassiné par les sionistes à Londres en 1987, et évoquer son parcours artistique et de lutte contre l'occupation israélienne des terres palestiniennes. «Handhala», le titre de l'œuvre caricaturale réalisée en 1973, par El Ali, est devenu signature; un pseudonyme et un symbole de l'identité palestinienne. «Handhala» représente, en fait, le caricaturiste Néji El Ali à l'âge de 10 ans, pieds nus, vêtements raccommodés, la main derrière le dos, forcé de quitter la Palestine, l'autre main symbolisant le refus des solutions wtronquées étrangères. Bachar Issa, artiste syrien, un ami du défunt, a bien voulu nous éclairer sur la vie du célèbre caricaturiste palestinien et nous livrer ce témoignage : «J'ai connu Néji El Ali en 1975, à l'occasion de l'organisation de l'exposition des caricaturistes du défunt à Damas (Syrie). J'ai remarqué, à travers ses travaux, qu'il était différent des autres caricaturistes arabes. En effet, ses œuvres évoquent sa lutte contre l'occupant sioniste et son attachement à la culture des Droits de l'homme. Par la suite, quand je me suis déplacé de Syrie au Liban (1981) notre amitié s'est renforcée. Il travaillait alors comme caricaturiste au journal libanais Essafir. A cette époque, nous étions tous deux épris de la remarquable personnalité du Martyr palestinien Ghassen Kanafani, écrivain, journaliste et membre du Front populaire palestinien. Nous sommes restés moi et Néji El Ali à Beyrouth, et ce, après la sortie de la résistance palestinienne de la capitale libanaise en 1982. Notre amitié s'est, depuis, renforcée, sauf qu'il a été sommé de quitter Beyrouth et de s'exiler au Koweït. En 1986, le contact a été établi de nouveau avec le défunt, et ce, lors de notre rencontre à Londres. Auparavant, Néji El Ali m'a rendu visite à Paris, (où je me suis installé) pour me demander de le réconcilier avec le célébre poète palestinien Mahmoud Derouich. A Paris, j'étais alors responsable de la publication du journal libanais El Minbar (publié et diffusé en France). Néji El Ali fut assassiné en 1987 à Londres par le Mossad». Notons, enfin, que le sculpteur Hamrouni B. Issa a réalisé une très belle sculpture de «Handhala» ou Néji El Ali (garçon de 10 ans) en hommage à ce martyr palestinien.